Je viens de terminer la lecture d'un livre que j'ai beaucoup aimé et que j'ai lu très vite ; il s'intitule "Mother" écrit par Luc Lang.
C'est l'histoire d'un fils unique qui se raconte à la troisième personne tant il veut se dégager de l'emprise de cette mère extrêmement possessive et qu'il décrit sans aucune concession.
Tout ceci très bien écrit, très bien analysé, qui donne des scènes parfois très cocasses.
Cette femme, cette mère, Andrée, belle, émancipée, a divorcé d'un premier mari plus âgé avec lequel elle s'est vite ennuyée.
Ensuite, elle rencontre Jacques qui lui fait découvrir le grand amour (encore que ses versions soient assez controversées), et lui fait cet enfant. Elle se sépare également très rapidement de cet homme.
Elle place son fils pendant environ deux ans chez un couple qui s'occupe de l'enfant comme si c'était le sien, lui donne de l'amour... Puis elle reprend son petit trésor qu'elle décide d'élever seule pendant quelque temps avant de se mettre en couple avec Robert qui deviendra son second mari.
L'enfant a quatre ou cinq ans ; il finit par accepter cet homme en tant que père.
La mère parle souvent à son fils de son père, Jacques, qu'elle lui décrit comme un coureur de jupons, un homme assoiffé de plaisirs et d'argent, qui la trompait avec un homme... C'est pour cette raison qu'elle s'enfuit en emmenant l'enfant qu'il ne verra jamais avant les quarante ans de ce dernier alors qu'il s'apprête à devenir père à son tour.
Le fils grandit et n'accepte pas que sa mère lui parle de Jacques comme étant son père, il la reprend sans cesse en lui disant que ce n'est que son géniteur.
Toutefois, le ménage Andrée-Robert s'essouffle vite ; la femme est toujours insatisfaite, ressassant au fils qu'elle fait le sacrifice de rester avec Robert pour lui, parce qu'elle a réussi à le façonner en bon père mais qu'elle n'en a jamais été amoureuse...
Au fil des années, plus rien ne va, mais le fils ne dit rien, il a trouvé une complicité avec le bon père que lui a façonné sa mère, ce qui agace parfois furieusement Andrée.
La mère décide soudain qu'il leur faut devenir végétariens, courant très en vogue dans les années 1960... Ses soudaines convictions font que les amis, la famille se détournent du foyer. Puis elle s'adonne aux sciences occultes, elle court les initiations, elle exerce ses nouveaux pouvoirs, elle prie pour guérir ses malades.
Malgré tout, le père et le fils accompagnent toutes les exigences et extravagances d'Andrée sans émettre la moindre objection.
Mais son mal de vivre, son instabilité, amènent Andrée à quitter Robert ; elle vit alors dans les cartons qu'elle véhicule avec l'aide du fils d'un appartement à un autre, puis réintègre plusieurs fois le pavillon familial où l'attend toujours Robert, puis repart.
Elle vit ainsi vingt ans dans les cartons jamais déballés attendant toujours un beau parti pour recommencer plus belle vie...
Les névroses d'Andrée sont maintenant bien installées ; le fils, après plusieurs accès de démence de sa mère, l'emmène consulter des médecins mais elle arrive à donner le change devant le corps médical... Le fils est traité de mauvais garçon voulant se débarrasser à tout prix de sa mère ; il est confronté à tous les jugements.
Mais, à la suite de ces crises de démence de plus en plus répétées et de plaintes de ses voisins, la mère doit être placée dans un établissement spécialisé.
Tout le monde est épuisé, le fils a du mal à se construire, Robert à vieilli, il est malade ; il n'a pourtant jamais cessé d'aimer cette femme qui l'a tant fait souffrir...
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