Le pouvoir des fleurs
Chaleur accablante passée, la douceur apaisante du soir sinstallait.
La rue devenait paisible.
Moment de la journée ou les façades souvraient
comme invitation au possible.
Le trottoir den face, fatigué des passants,
sinventait un rôle.
Chaque soir, en un endroit précis, bizarrement,
il sengluait de colle.
Gilet noir sur chemise bleu senteur,
pantalon collant, valise de guitare blanche vieillie,
inlassablement il faisait halte à la même heure
face à ce balcon, au premier étage, de fleurs envahi.
Des deux battants de la porte fenêtre souvrit lun deux.
Il était lheure darroser ces frêles et tendres couleurs.
Ce jour les chenilles vertes aux yeux bleus,
sous de larges feuilles planquées alors, frémirent de bonheur.
Au fond de lappartement, sur un chevalet, elles aperçurent en tableau lesquisse dun cur.
La musique tzigane saccordait avant quelle ne se dévoile
à celle qui, dune robe rose légère vêtue, savançait candeur.
Harmonie dun instant ; symphonie pour cette toile.
Il avait installé un trépied pour sasseoir.
Une chaussure de cuir noir sur le trottoir collée,
guitare défraîchie sur la cuisse gauche pour reposoir,
il baissait la tête pour ne pas la troubler.
Magie dun soir particulier ou la vie devint douce.
Seules témoins aux yeux éblouis,
sous une feuille cachées pour ne pas prendre une douche,
celles qui me lont dit et
.qui ton trahit
.
Cypou le 21/08/2013
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