Le film de Mehdi Ben Attia "Je ne suis pas mort" a sans doute souffert d'être sorti en été. Dans la salle du quartier latin où je me trouvais, il y avait, en tout et pour tout, trois spectateurs !
Ce n'est pas que cela me dérange, au contraire : je déteste découvrir un film dans une salle bondée et surchauffée.
Mais en l'occurrence, il est dommage que le public soit passé à côté d'une uvre à la fois intéressante et captivante.
L'intrigue est simple à résumer :
un grand professeur de philosophie politique meurt brusquement, mais l'un de ses plus brillants étudiants s'entête à soutenir que l'enseignant, Richard, n'est pas décédé. Il a juste changé d'enveloppe charnelle et se trouve maintenant dans la peau de Yacine, le jeune disciple qui rêve de faire une prestigieuse carrière dans les plus hautes sphères de l'état.
A partir de là, toutes les hypothèses sont permises.
Et d'abord pourquoi avoir choisi le cadre de la toute puissante École Normale Supérieure parisienne pour y faire évoluer les personnages ?
Yacine, l'étudiant modeste, est-il présenté comme vraiment honnête ? Est-il un homme de cur ou un individu sans scrupules ?
Découvre-t-il les joies de l'intrigue ou celles d'un monde effrayant qui bascule dans le surnaturel ?
Le film est-il fantastique ou traite-t-il de toutes les manuvres possibles pour arriver à ses fins ?
Et que penser du rôle de la troublante femme de Richard, magistralement incarnée par Maria de Medeiros ?
Que dire aussi de la façon satirique dont sont dépeints ceux qui nous gouvernent ?
A chacun de trouver ses réponses... Mais ce qui est sûr, c'est qu'on ne sent pas le temps passer pendant la projection.
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