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Sans queue ni tête par Valerie89

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Depuis son plus jeune âge, Carla portait la marque infâme de son prénom. Avec Brigitte, ou même Emmanuelle, noyé dans la masse, elle aurait pu encore feindre l'innocence. Mais Carla, non, ça sonnait vraiment trop pute. Étrangement, son corps avait très tôt, lui semblait il, suivi la voie de ce prénom maudit. De ce qu'elle en entendait (imaginait), dans la sonorité répétée plusieurs fois pas jour devant la glace (ou pas) : C-a-R-l-A, cARRR-lAAA, proéminences indécentes. Terrifiée, elle avait tenté d'aller contre-nature. Bandant tout dépassement, elle pensait limiter les dégâts. Espoir fébrile d'un corps plat. Rien à faire. Elle avait encore grandi, contrainte d'abandonner les parties de foot avec les minots du coin, exclue par ses formes de plus en plus envahissantes, qui la privaient désormais d'une exposition sans retour d'arrière pensées, ni commentaires, au soleil, aux vents et aux regards. Riez, mais, elle a continué à cacher, à maquiller, à déguiser et à pleurer. Imaginez, autant essayer de dissimuler une pelleteuse dans un champ de mini Austin. Tout le monde dans la rue se retourne, même camouflée, interdit aussi désormais la baguenaude! Or, Carla ne pouvait raisonnablement pas se passer de bistouille, qui l'avait jusque là toujours remontée, elle n'avait pas le choix, il lui faudrait à nouveau se rendre à l'extérieur. Réfléchissant en vain à d'autres moyens, elle tourna longtemps dans sa chambre. (Internet n'était pas aussi développé à l'époque Aujourd'hui, Carla s'en serait mieux tirée) Lissant ses cheveux pour qu'ils tombent sur sa poitrine, encombrante malgré les efforts décrits plus haut, se caoutchoutant difficilement dans une gaine contre le rebond licencieux de son derrière, elle s'était résolue à sortir, de nuit évidemment. Il était donc tard et elle se réfugia dans le premier café venu, ses formes heureusement brouillées par le blizzard du rade enfumé. Se glissant au comptoir, dans un recoin rassurant, elle commanda en rougissant un premier verre, tout en tirant sur ses cheveux. Attirant malgré elle les regards, elle redemanda par intervalles rapides l'alcool qui lui permettrait de fondre seins et fesses avec ses autres membres, plus rien qui dépasse, vite. Terminant sa métamorphose, confortée par ce brouillard alcoolisé qui, elle s'en persuadait, rendrait incertaine toute vision et ferait passer pour calembredaine le souvenir d'un corps monstrueux aperçu la veille, elle ne voyait pas le regard insistant d'un de ses voisins et son habile manège pour se glisser à ses côtés Il était maintenant près elle, un sourire jusqu'aux oreilles, un peu glandu certes, mais elle se surprit à rire très haut, quand lui se serrant un peu plus contre elle, elle réalisa avec soulagement qu'elle n'était pas la seule à être pourvue d'excroissances vertigineuses. Organes dessus, organes dessous, elle se réveilla le matin émue par ce nouveau corps qu'elle distinguait dans la lumière voilée du jour, et duquel elle ne reconnaissait enfin plus ce qui lui appartenait. Non, non, il ne manque aucun mot. Lisez, 1 Verticale : CsO

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