Au-dessus de nous seulement le ciel par Jules Félix

Quand hier soir, j’ai tapé un truc sur le monstre gouguel, j’ai été étonné du logo un peu bizarroïde du site. En bon mouton de Panurge, faisant là où on me dit de faire, je clique alors et je m’aperçois que John Lennon aurait eu ce 9 octobre 2010… soixante-dix ans. Soixante-dix ans. C’est vieux, pas tant que cela finalement. Faut dire que cela fait trente ans qu’il n’est plus en circulation. Cela m’a fait quand même un choc. Ce n’est pas cent ans. Pas quatre-vingts. Seulement soixante-dix ans. Faut dire qu’il a démarré fort très jeune. Mais quand on entend la musique d’aujourd’hui, ben oui, on a l’impression que les Beatles, c’est du vieux, du très vieux, du qui remonte loin dans les zannées. Bon, c’est vrai, les Beatles, c’est du classique. Mais le Lennon en solo aussi. Tiens, par exemple, tu prends "Imagine". Moi, j’aime bien cette chanson. C’est très bateau. C’est commun. Je ne peux pas expliquer. Pour moi, elle me colle avec l’année 1980. Oui, j’ai vérifié, la chanson date en fait de 1971. Mais moi, en 1971, je comptais encore les ronds. Alors pourquoi elle me colle mon année 1980 ? Pas forcément parce que John Lennon s’est fait tirer dessus. C’était un 8 décembre. Non, je pense que "Imagine" passait encore dans les hit-parades en récurrence même neuf ans après. Faut le dire : 1980 a été pour moi une année charnière. Disons, étalons la fenêtre entre 1979 et 1982. C’était à peu près la rare période où j’étais capable de dire quels tubes s’y produisaient. Tu sais, un truc comme Plastic Bertrand, ou Kim Carnes, ou encore "Couleur menthe à l’eau" ou le classique Balavoine… Faudra vérifier, mais ils doivent dater de la même époque. Y avait "Stop ou encore" sur RTL les matins des week-ends ou encore le hit-parade d’Europe 1, en fin d’après-midi en semaine. Du coup, je suis allé faire un coucou à madame wikipédia. Diable ! La fiche française consacrée à John Lennon fait quarante pages (sur word). Si tu regardes De Gaulle : trente-neuf pages. Vu que Lennon a vécu la moitié de la durée de l’existence de De Gaulle, on peut corriger selon les variations saisonnières à quatre-vingts pages contre trente-neuf. Et encore, y a des sous-fiches qu’il faudrait rajouter (comme son assassinat). Bon, c’est vrai, wikipédia préfère s’étendre sur les jeux vidéos et les phénomènes à la mode (émissions de téléréalité etc., faut voir le nombre de références sur ces pages-là) plutôt que sur les chats de Schrödinger. Tiens, sa Yoko Ono, elle, est beaucoup plus âgée que lui. Elle a déjà soixante-dix-sept ans bien passés. Elle devait être blindée, car voici la motivation paradoxale de John Lennon dans son combat pour le pacifisme : « J’étais cruel avec ma femme et, physiquement, envers toute femme. J’étais un cogneur. Je ne pouvais pas m’exprimer et je cognais. Je me battais avec les homes et je frappais les femmes. C’est pour cela que je suis constamment branché sur la paix ». Il l’a dit dans "Playboy"en 1980. Bref, tu vois, ça me fait penser un peu à Bernard Cantat… Son assassin Mark David Chapman est toujours en prison. Il a maintenant cinquante-cinq ans. Son but, c’était d’avoir son nom collé à celui de Lennon. Il a réussi. En septembre 2010, il a encore échoué dans sa demande de liberté conditionnelle. Deux fans de Lennon se sont suicidés à cause de cet assassinat, c’est fou. De toute façon, l’a plutôt intérêt à rester en prison, le Chapman, il reçoit régulièrement des menaces de mort. M’étonnerait pas que la maréchaussée lui refuse la liberté pour sa propre protection. Bon, tu vois, Lennon, en fait, je m’en moque un peu. C’est un monde qui n’est pas le mien. Qui est vraiment très éloigné du mien, à tout point de vue. Mais malgré tout, tu vois, "Imagine", ça fait partie aussi de ma vie, c’est comme ça. Quand je l’écoute, je repense à ce petit Julot boutonneux. Et ça, la raison ne pourra jamais me l’ôter. Alors, je te la laisse et j’m’en vais finir mes croquettes : http://www.youtube.com/watch?v=4v_KhSSho8M