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Brûler de l'intérieur par Reinette88

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La mécanique du cœur est si forte qu'elle en abîme les rouages du corps. J'ai souvenir de danses du corps qui se sont épuisées par le renoncement face au dysfonctionnement. J'ai vu le regard d'hommes déçus, frustrés mais silencieux, ravalant leur honte ou souvent leur totale incompréhension « mais pourquoi cela ne marche pas, j'ai tellement envie de toi ?». Avec tendresse et persévérance je m'attardais à chaque endroits de sursauts pour nourrir le plus minime plaisir, cherchant peut être à effacer la rancœur d'un échec de jouissance avéré. Ce qui me sautait aux yeux c'était cette tristesse profonde, cette retenue d'homme avec la peur évidente de n'être plus, de ne plus savoir. La violence, parfois avec laquelle l'homme pouvait se battre pour libérer ce volcan me surprenait, et en même temps je la ressentais jusque dans mon âme. Ces hommes me donnent envie de pleurer, me donne envie d'être une fée... Ce soir j'ai eu cette douce impression d'avoir des ailes et de guider cet homme vers mon envol. Rien en lui ne laissait percevoir sa blessure intérieure. Encore un, qui l'amour éteint, les enfants arrachés, pris en otage par un matriarcat abusif, se découvre en homme anéanti. D'apparence solide, dans le désir de liberté sexuelle, de moments sans contrainte et pourtant tellement en souffrance, au fond. Ces papas en retrait qu'on a mis sur le bas côté, les considérant si peu, considérant tellement la souffrance de la mère, comme si au poids de l'amour du parent il y avait une différence. Et ce soir, tout ça me saute aux yeux. La mécanique du cœur abîme les rouages du corps, le cerveau abuse de sa toute puissance pour déglinguer une érection, une sensation, une émotion... Il me regarde et à peine mes lèvres posées sur sa bouche il m'empoigne et me possède de ses baisers. Je ne peux que me laisser glisser, ses mains ferment ma liberté comme un désir absolu que je sois totale, que je sois à lui. Alors que son excitation me comble, je l'imagine comme une voiture en furie, il est prêt à défoncer des portes presque ouvertes et moi obligée de calmer un moteur qui déraille. Ses doigts s'acharnent et jouent les remplaçants, j'ai mal. Un arrêt, un café. Il est là le torse bombé, face à la cafetière, en se disant encore une fois sans doute « je dois y arriver, cette fois ». Je le regarde debout à moitié débraillé, il crane, rien ne semble transparaître mais les épaules basses, le regard ailleurs, je devine son mal être. Puis l'homme affronte, au diable le café, intenses sont nos regards, mes gestes arrogants, provocants réveillent nos sens. Nous nous offrons l'un à l'autre, violemment, il s'écroule sur moi, sa voix s'éraille et de sa bouche à mon oreille il avoue avoir depuis longtemps perdu sa libération... Ce soir je suis une fée et il me dit « merci », nos corps se sont acceptés, il est satisfait mais encore tellement surpris qu'il ne sait être heureux. Jusque dans son sommeil il se glissera en moi, nous jouirons encore quelquefois...que les hommes sont fragiles et les femmes redoutables, cet homme m'a donné envie d'être douce. Ah si j'étais une vraie fée je vous en dirai des choses...

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