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Et n’oublie pas les pauvres ! par Jules Félix

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C’est un cardinal français qui l’a dit à la planète entière à vingt heures douze : « Annuntio vobis gaudium magnum ; habemus papam : Eminentissimum ac Reverendissimum Dominum, Dominum Georgium Marium, Sanctae Romanae Ecclesiae Cardinalem Bergoglio, qui sibi nomem imposuit Franciscum ». T’as vu ? Le pape a un an. C’est un pape anti-élyséen. C’est-à-dire, qui est très très populaire. Il rassemble les gens. Même ceux qui ne croient pas en lui. Moi, je l’aime bien, cet homme. Il respire la confiance et la foi. Lui-même semble aimer les gens. Cela se lit sur son visage. Je ne dis pas que ceux qui ne sourient pas ne sont pas aimant. Mais ceux qui sourient, à l’évidence, sont aimables. Il a fallu attendre un peu plus d’un jour avant de connaître le successeur de Benoît XVI. Malgré les nouvelles technologies, on ne saura pas grand chose du conclave mais nul doute qu’il y aura plein de fuites au prochain conclave : même au conseil des ministres, c’est déjà la fuite. C’est une question de technologie. Donc, le 13 mars 2013, une fumée blanche sort de la chapelle Sixtine (quelle modernité !) à dix-neuf heures six. Jorge Mario Bergoglio enfile le grand modèle du costume blanc (il y en a trois dans le placard, un petit, un moyen et un grand) et avant de sortir au balcon, il doit choisir son nom. Son collègue de Sao Paulo, cardinal Claudio Hummes, lui lance : « Et n’oublie pas les pauvres ! ». Du coup, il choisit saint François d’Assise, le saint des pauvres, symbole de paix, qui est venu dans son cœur naturellement. Ni Adrien, ni Clément. Messiaen avait joué avec cet écologisme religieux. Saint François « nous enseigne le respect profond de toute la création et de la protection de notre environnement que trop souvent, même si cela est parfois pour le bien, nous exploitons avec avidité, au détriment d’autrui ». Ce sont les mots du pape fin mars 2013 et plus tard, le 14 janvier 2014, il dit : « Dieu pardonne parfois, nous pardonnons parfois, mais lorsque la création est maltraitée, elle ne pardonne jamais ». Une encyclique est même en préparation sur l’écologie de l’humanité, annoncée par… le Président français en audience au Vatican le 24 janvier 2014. Petit télégraphiste. Sa première déclaration au balcon est très simple et pleine d’humanité. Noël au balcon, Pâques au tison. Euh, non, ce n’est pas cela. Avant la bénédiction urbi et orbi qui clôt traditionnellement les déclarations pontificales, François dit un petit truc anodin : « Et maintenant, je voudrais donner la bénédiction, mais auparavant, auparavant, je vous demande une faveur : avant que l’Évêque bénisse le peuple, je vous demande de prier le Seigneur afin qu’Il me bénisse. La prière du peuple, demandant la Bénédiction pour son Évêque. Faisons cette prière en silence de vous tous sur moi ». Après cette prière puis la bénédiction, il s’en va sur ce mots : « Frères et sœurs, je vous laisse. Grand merci de votre accueil. Priez pour moi et à bientôt ! Nous nous reverrons rapidement. (…) Bonne nuit et bon repos ! ». « Priez pour moi ! » C’est dit en langage clair et direct, sans fioriture et finalement, accompagné d’une très grande humilité. Sans le peuple de Rome, le pape n’est rien. Sans les autres, on est rien. Rien du tout. C’est un peu le principe de la communion. Le recteur de l’université catholique de Lille, qui est aussi un prêtre, le rappelait le 23 février 2014 sur la chaîne parlementaire, dans l’émission "Grand écran", en lui demandant de continuer ce type de prière dans ce sens : « François, continue à nous demander de prier pour toi ! ». Alors, François, puisque c’est ton anniversaire, Je prie pour que tu me demandes de te prier de me demander de prier pour toi. Un pape noir ? http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=106755 http://www.vatican.va/holy_father/francesco/elezione/index_fr.htm

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