J'ai dans ma vie un ami,
Un ami, oui, mon ami, je crois bien que je ne suis plus que sa seule amie.
Un ami insupportable, un ami indésirable, un ami que j'ai fui, un ami qui sans cesse me reviens.
J'ai un ami dans ma vie depuis peu et pourtant je crois bien que je ne me souviens plus depuis quand...Il est mon rayon de soleil, il est mon nuage de colère, parfois il m'ennuie, m'agace avec ses petites manies. Son caractère m'exaspère, punaise comme il sait m'énerver en silence, il est lui comme le centre de son monde, quel égoïste bonhomme et pourtant...j'ai un ami, un fidèle.
Hier, il m'a dit « quoiqu'il arrive dans ta vie, je ne pourrais me passer de toi ! » Quel menteur « et toi si ta vie change tu m'oublieras, aucune femme n'acceptera ma présence ». Il a longuement réfléchis et il m'a dit « pour ça que je reste célibataire ».
Je crois bien, depuis hier que mon ami m'aime, bien plus profondément que je l'avais imaginé, il m'aime parce que je ne le ménage pas, parce que je lui ai dit qu'un jour je partirai loin de lui, pour ne pas souffrir. Je sais qu'il me connaît déjà mieux que moi-même, cela m'irrite et me sécurise aussi.
Mon ami a des épaules d'homme et une cicatrice qui parfois lui tire la peau, hier il s'est un peu dévoilé, hier, on s'est enfin regardé. Je suis passée de la colère, à l'envie de fuir, puis le plaisir d'être là face à lui, les yeux dans les yeux. Nous étions heureux, saouls, émus mais toujours droits dans nos bottes. Non jamais nous serons des amoureux, malgré nos sourires, nos rires et nos larmes qui nous caressent si souvent. Lui et moi on se comprend, rien ni personne ne nous appartiendra, pourtant il est presque trop tard, nous sommes l'un dans l'autre, je ne pourrais plus le fuir sauf s'il partait, enfin je crois.
Si mon ami disparaissait, peut-être qu'on se détacherait, peut-être, sauf que mon ami m'a harponné, mon ami est un philosophe, je l'avais sous-estimé, de ses mots, il m'a prise dans ses filets, des mots justes, des phrases courtes qui effleurent et pourtant résonnent encore et encore.
J'aime le lit de mon ami, il est grand mais cette nuit ma place était vide car mon corps collait à sa peau, toute la nuit j'ai senti son cur battre contre moi et il m'a dit « si mon destin était toi ? Qui sait ? » Il a rigolé, moi pas ! j'étais inquiète, lui et moi dans notre vie que penser de tout ça, j'avais pas prévu. Puis je me suis tus turlututuchapeaupointu, on s'en fout si on faisait comme si la vie était un moment, un instant et qu'elle était si fragile que la seule question à se poser était « j'aime ce moment, cet instant ? ».
Puis, mon ami m'a dit bientôt je vais partir vers mes racines, une semaine, une petite semaine loin d'ici et si j'y reste tu viendras me voir. C'était tellement évident pour lui et affolant pour moi. Mon ami me glisse entre les doigts, je le savais, il est fort à ce jeu là...c'est pas grave mon ami je l'adore comme il est.
Alors, il m'a dit « tu reviendras même si tu trouves l'homme qui va à ta vie ? », je lui ai répondu du tac au tac « fais moi plus souvent l'amour et je resterais » parfois je me dis que je parle trop vite.
« tu dors avec moi alors cette nuit ?
« de toute façon j'ai trop bu, je ne conduirais pas »
« ouiiii »
Mon ami était encore une fois mon amant, mais plus profondément cette fois, plus tendrement, plus violemment aussi comme une envie folle de se libérer des tensions de toutes ces peurs, ces tensions. En fait peut-être qu'il n'y a que comme ça que l'on sait s'aimer...
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