Longtemps que je nai écrit un petit texte,
paresse ?
Mais surtout grande occupation tous « zazimuts ».
Même pas vraiment le loisir de répondre aux messages, un peu honteuse dailleurs de cette négligence
jai décidé ce soir de prendre mon temps, de raconter ce qui me trotte en tête.
Week-end dernier :
Votre réveil a sonné à 4h30 comme prévu, vous avez savouré lodeur du café chaud avant de le déguster à petites gorgées gourmandes.
Ensuite, vous avez traversé les jardins et les rues endormis pour regagner le labyrinthe du parking de laéroport, qui lui aussi semblait encore dormir.
Puis traversé aussi les attentes, les regards assoupis des autres voyageurs, puis la peur du vol, et aperçu la lumière fulgurante et irréelle du soleil levant orange sur les ailes.
Cest ainsi quau matin vous découvrez une ville inconnue ou presque (cétait il y a si longtemps ! ça semble dune autre vie antérieure) sous sa couverture de nuages.
Elle est connue et avérée proprissime, calmissime et richissime.
Vous avez flâné devant la succession de vitrine de joailliers, sauté sur un café-croissants bienvenu, puis pris la route qui longe le lac. Interminable le parcours, tant les véhicules sont lents, et la route sinueuse vers la fin du trajet.
Là, dans ce qui semble être un patelin paumé dans la vallée, la fondation Gianadda se révèle être un centre de peinture et musique, concerts dont le menu est de choix, expos également.
Tout ça, tout ce trajet pour celle de Nicolas de Staël.
Qui valait bien tout ce déplacement ! Certains tableaux de collections particulières ne seront pas de sitôt offerts à lil du public.
Présentés tout simplement par ordre chronologique, où lon retrouve lévolution de son sens de la peinture, sa recherche de lespace et la matière.
Un passionné de peinture, qui a très tôt compris et décidé que sa vie y serait entièrement consacrée, même au prix de « une mer tumultueuse » à traverser.
Jamais il na accepté dêtre affilié à un mouvement quelconque : il suivait sa voie, sa recherche personnelle, pour exprimer ce qui le tracassait ou le touchait.
Ainsi les gens libres peuvent en être tourmentés, pour traverser seul, droit, debout, et sans entraves leur chemin à eux seuls. Le succès ou la gêne matérielle, il les a vécus sans changer sa trajectoire.
Il navait jamais trop de matière au début, pour exprimer la densité, jamais trop grand ensuite puis exprimer lespace, et donner sa vie au vide entre les objets.
Puis, une lente progression vers la transparence quil explore vers la fin inachevée, peut-être avait il senti que celle-ci étonnamment donnait de la présence et de la matière ? la densité de la lumière peut-être ?
La remarquable perception de la couleur, malgré la violence des coups de peinture qui donne une étonnante vitalité au final.
Malgré cette apparence de tragique à son parcours, ne pas sy fier, le bonhomme aimait la vie, la vécu avec densité.
Vous sortez de là un peu bousculée.
Vous retournez vers le lac et ses cygnes indolents.
Et vous regardez les couleurs des nuages dun autre il.
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