Avant, jétais Hobo. En Amérique.
On mappelait Diloy, (oui ! comme "le Chemineau" de Sophie Feodorovna Rostopchine alias Comtesse de Segur. celui qui chemine quoi !)
Avant, dans une autre vie jétais Hobo.
Comme chante Charlie Winston.*
Hobo comme Jack et Jack.
- London et Kerouac.-
Ni domicile, ni maison, ni travail fixe. Il fallait aller vers lOuest pour trouver du boulot ! Lété je filais au gré des vents, et jusais mes semelles sur la poudre des routes. Lhiver je regagnais lEst et les grandes cités, cherchant la chaleur des gares
Car si je voyageais par route, ma passion cétait le train ! Voyageur clandestin , je sautais dans les trains de marchandises, en cachette bien entendu, on pouvait y dormir au chaud et tranquille. Et puis il y avait les compagnons de route, des Hobos comme moi, en quête aussi dun petit job , on se croisait de loin en loin, et on se laissait des signes, à la craie ou au charbon le long des voies ferrées, pour se tenir au courant, « là on peut trouver le gîte, là on vous accueille bien, là il ny a pas de travail ! Inutile de poursuivre ! Aller voir ailleurs ! «
En temps de crise cest difficile et il faut être malin, y a toujours des combines, faut être vif ! Arriver le premier ! Jouer des coudes ! La Jungle, la vraie ! pas simple !
Heureusement, y avait aussi la solidarité entre Hobos, et ça cest bon !
Bref, avant donc jétais vagabond, trimardeur, itinérant, un peu nomade quoi ! un peu Bohémien en somme ! Mais jamais à rien faire, toujours une bricole à faire, une ferme qui memployait, un coup ici un coup là ! cest ça qui nous distinguait des vrais « sans travail « ! car nous, on navait pas peur de bouger, de véritables oiseaux migrateurs, on changeait de lieu à chaque fois, on navait pas peur du boulot, on était solides, travailleurs, des bêtes de somme, vaillants et optimistes !
Cest pour ça quon était respectés. Je crois même quon impressionnait les gens. On faisait partie du paysage et on enviait notre esprit de liberté et nos facultés dadaptation ! Finalement on était comme « un mythe » dans ce pays ! et ma foi on demandait rien à personne !
Entre lEst et LOuest, aucune frontière alors, la liberté était de mise ! Nous étions des rebelles un point cest tout ! Sans doute on avait notre dignité. Et on y tenait !
Ouais avant jétais Hobo ! Cétait avant.
Aujourdhui, dans ma nouvelle vie, putain, me voici Rom," ici "! Y a rien à faire. Pas de boulot. La crise. Encore. Et la débrouille, cest plus possible
. On vient de me filer 300 euros pour rentrer « chez moi ».
Chez moi ? Cest où déjà ?
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http://www.youtube.com/watch?v=9nOd5_Bdc8I
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