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Le mystère de la chambre d'hôtel... par Lindomptable

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11 Août 2010 Ce matin j'ai rendez-vous avec mon destin dans un grand hôtel chic et moderne. Je dois y rencontrer un homme qui, selon les dires de mon propre frère, pourra m'aider financièrement dans la concrétisation de mon rêve le plus cher, à savoir, publier mes quelques romans qui dorment sagement au fond d'une armoire. J'avais bien essayé, par le passé, de les faire publier par quelques maisons d'édition plus ou moins célèbres mais...en vain. Il ne me restait plus donc qu'une seule solution, la publication à compte d'auteur. Et pour cela il fallait de l'argent que, bien évidemment, je ne possédais pas. Mon frère ayant eu vent, je ne sais comment, de l'existence de ces écrits, s'était secrètement débrouillé pour trouver, parmi ses connaissances, quelqu'un qui soit susceptible de m'aider. Et il avait trouvé. Raison pour laquelle en ce jour faste, et à 10h30 pile, je me présentais à l'accueil dudit hôtel, dans un état quelque peu fébrile mais néanmoins très excité à l'idée qu'enfin je tiendrai peut-être bientôt dans mes mains un de mes livres. Aboutissement suprême d'une vie entière passée à jouer avec les mots et inventer des histoires. Et, comble du plaisir, je pourrai donner à d'autres du bonheur à lire ce que j'avais eu tant de bonheur à écrire. 10h30 pile donc, je suis devant la réception de ce fameux grand hôtel. "Bonjour mademoiselle. J'ai rendez-vous avec un certain Mr Philibert Toldbrecht." La jeune femme consulte son registre quelques secondes puis note, sur une carte de visite au nom de l'hôtel, le numéro de la chambre ainsi que l'étage. "Voilà monsieur. L'ascenseur est à votre gauche. Voulez-vous que je prévienne Mr Toldbrecht de votre arrivée ? - Non, ce ne sera pas nécessaire mademoiselle. Merci ! - Bien monsieur. Bonne journée à vous ! - Merci ! A vous de même." Je me dirige vers l'ascenseur devant lequel un liftier fait le pied de grue. "Bonjour monsieur. A quel étage dois-je vous déposer ? - 42ème, s'il vous plait ! - Bien monsieur. Entrez donc." J'avance dans l'ascenseur. Le liftier appuie sur le bouton marqué "42". Les portes se referment et, quelques secondes plus tard s'ouvrent à nouveau. " Voilà monsieur, vous êtes arrivé. - Déjà ! - Oui monsieur. Notre hôtel est équipé de l'ascenseur le plus rapide du monde. - Hé bien ! Effectivement, il est très rapide. Merci et bonne journée ! - Bonne journée à vous monsieur !" Mazette, me dis-je en moi-même. 42 étages en si peu de temps ! Pourvu que cet ascenseur ne me mène pas à l'échafaud !!! Il me faut maintenant trouver la chambre. Je consulte la petite carte de visite que m'a donnée la jeune femme de l'accueil...Chambre N°2046. Coup de chance, je suis juste en face. Je frappe à la porte. Un homme fort distingué, vêtu d'un superbe costume, vient m'ouvrir. Il arbore une magnifique moustache impeccablement taillée ainsi qu'une paire de lunettes sombres et, vissé sur sa tête, un splendide Borsalino. Après brèves présentations et serrage de mains en règle, il m'invite à entrer et à m'installer aussi confortablement que possible dans l'un des deux larges fauteuils soigneusements disposés en vis-à-vis. Il attend poliment que je m'installe pour prendre à son tour possession du second fauteuil. Je ne suis pas très à l'aise. Quelque chose me gène. Dans un premier temps, je me dis que ça doit être à cause de ses lunettes sombres au travers desquelles je ne vois pas ses yeux. Et je déteste ça. J'aime pouvoir regarder mon interlocuteur dans les yeux, c'est primordial pour moi. Mais je ne m'offusque pas outre mesure de cet inconvénient. Autre chose me chiffonne et je ne sais pas quoi. Bref...Nous entamons la conversation. Tout d'abord quelques banalités d'usage avant d'entrer dans le vif du sujet. Plus la conversation avance et moins je me sens à l'aise. Quelque chose me tracasse vraiment. Au bout d'un moment, je me rends compte que c'est sa voix qui cloche. Une voix assez haut-perchée qui ne colle pas au personnage. Lui-même se rend bien compte de mon trouble et décide de mettre un terme à la mascarade, arrachant d'un geste brusque sa fausse moustache, puis enlevant ses lunettes dévoilant de magnifiques yeux d'un vert incroyable. Et enfin, d'un geste grâcieux, soulevant son Borsalino, laissant tomber sur ses épaules une splendide chevelure d'un noir profond. Je faillis en tomber à la renverse. Fort heureusement j'étais assis. Quelques secondes furent nécessaires avant que je ne reprenne mes esprit et ne m'écrie : " Mais...Nous nous connaissons, n'est-ce pas ? - Oui. Ou plus exactement, nous nous sommes connus, il y a très longtemps. C'était un 11 Août aussi... - Non...Vous n'êtes pas... - Si ! C'est bien moi, Floriane, ton premier amour. - C'est impossible ! Mais comment.... - C'est ton frère qui m'a retrouvée, un peu par hasard. Il se trouve que lui et moi avons travaillé sur un projet commun et, de fil en aiguille, de déjeuners d'affaires en déjeuners d'affaires, nous avons sympathisé et ainsi découvert le point commun que nous avions, c'est à dire...toi. - Mazette ! C'est incroyable ! Et moi qui pensais ne plus jamais te revoir ! - Hé oui, tu vois, le destin nous a joué un mauvais tour à l'époque. Mais aujourd'hui il se rattrape...et de quelle manière !!!".

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