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il dit par Reinette88

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« Je n’en ai pas bouffé depuis des mois, que dis-je des années ! Moi qui adorais ça, la tête la première, m’y vautrer, tout décortiquer, aller dans chaque recoins, jusqu’aux plus inexplorés. Ah ce que je me sentais mâle, l’aventurier de sa forêt, plus elle était drue, plus je salivais et redoublais d’effort, dégageant une à une la végétation qui rendait ce soleil encore plus merveilleux. Quand je découvrais enfin son diamant, je le gardais entre les dents, me battant férocement contre ma brutalité qui aurait pu me submerger, envie de le croquer ! Ma langue était si experte que chaque mouvement faisait une vague et tous deux nous ondulions, subissant les assauts de ta mer. Mon amour, comme j’aimerai tant encore te goûter des heures, que dis-je des années ! Je ne rêve plus que de ça, tous les jours ma tête refuse d’avancer tellement l’obsession gagne du terrain et je pars au loin. J’explore toutes les possibilités pour freiner mon désir violent, je flirte vers d’autres mers, jusqu’à presque les toucher. Je pourrai, si un peu je t’avais oublié, hisser mon mat sans regarder la voilure. Mais ma tête me cogne et mon cœur se sait se débaucher aussi simplement que mon plaisir m’appelle. Ma douce, pourquoi les mouvements entre nous se sont éteints ? Du pied de tes rochers, jusqu’à ton corail, je saurais me frotter, t’offrir mon fruit et ses saveurs salés, admirer la profondeur de notre complicité, jouir encore et encore de ton grain de peau, ma bouche serait ton refuge à jamais… Et tu reste fermée comme une moule échouée seule sur une plage, le crie de la mouette s’est tue, me voilà seul au soleil couchant, seul au soleil levant. Tu t’érodes nuit et jour sans faim. Demain, je pars m’enfouir dans le corps d’une sirène, ses mains tiendront ma tête et je me délecterais je te le jure, j’en croquerais comme un crève la faim, elle chantera pour moi de brûlants refrains et tant pis si dans son océan je me noie, tant pis…aujourd’hui j’en ai tant envie. J’ai peur, j’ai eu peur, je croyais être encore un homme, je ne suis plus qu’un chien assoiffé. Je vais sur ma queue me poser et regarder l’océan au loin se retirer et si j’ai soif je lècherais la moule qui roule sur les grains de sable, avec un peu de chance peut être qu’un jour elle me laissera passer la langue………………….. Et si je hurlais à la mort, peut être qu’elle m’ouvrira ?»

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