« Je nen ai pas bouffé depuis des mois, que dis-je des années !
Moi qui adorais ça, la tête la première, my vautrer, tout décortiquer, aller dans chaque recoins, jusquaux plus inexplorés.
Ah ce que je me sentais mâle, laventurier de sa forêt, plus elle était drue, plus je salivais et redoublais deffort, dégageant une à une la végétation qui rendait ce soleil encore plus merveilleux.
Quand je découvrais enfin son diamant, je le gardais entre les dents, me battant férocement contre ma brutalité qui aurait pu me submerger, envie de le croquer !
Ma langue était si experte que chaque mouvement faisait une vague et tous deux nous ondulions, subissant les assauts de ta mer.
Mon amour, comme jaimerai tant encore te goûter des heures, que dis-je des années !
Je ne rêve plus que de ça, tous les jours ma tête refuse davancer tellement lobsession gagne du terrain et je pars au loin.
Jexplore toutes les possibilités pour freiner mon désir violent, je flirte vers dautres mers, jusquà presque les toucher. Je pourrai, si un peu je tavais oublié, hisser mon mat sans regarder la voilure.
Mais ma tête me cogne et mon cur se sait se débaucher aussi simplement que mon plaisir mappelle.
Ma douce, pourquoi les mouvements entre nous se sont éteints ? Du pied de tes rochers, jusquà ton corail, je saurais me frotter, toffrir mon fruit et ses saveurs salés, admirer la profondeur de notre complicité, jouir encore et encore de ton grain de peau, ma bouche serait ton refuge à jamais
Et tu reste fermée comme une moule échouée seule sur une plage, le crie de la mouette sest tue, me voilà seul au soleil couchant, seul au soleil levant.
Tu térodes nuit et jour sans faim.
Demain, je pars menfouir dans le corps dune sirène, ses mains tiendront ma tête et je me délecterais je te le jure, jen croquerais comme un crève la faim, elle chantera pour moi de brûlants refrains et tant pis si dans son océan je me noie, tant pis
aujourdhui jen ai tant envie.
Jai peur, jai eu peur, je croyais être encore un homme, je ne suis plus quun chien assoiffé. Je vais sur ma queue me poser et regarder locéan au loin se retirer et si jai soif je lècherais la moule qui roule sur les grains de sable, avec un peu de chance peut être quun jour elle me laissera passer la langue
.. Et si je hurlais à la mort, peut être quelle mouvrira ?»
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