Il ne suffisait pas au Pape de mettre son nez sous les draps de ses ouailles pour vérifier quils ne forniquaient contrairement à certains de leurs ministres - que pour se reproduire.
Vlà-t-y pas quil se mêle aussi de leur assiette ! Et pas seulement de celle de ses fidèles, dailleurs, mais de quasiment tous les habitants de la planète puisque le Vatican vient de donner son avis sur les OGM qui, comme chacun le sait, ont une fâcheuse tendance à se balader au gré des vents.
Bon daccord, cest pas lui, cest l'Académie pontificale des Sciences, un aréopage de scientifiques de toutes disciplines auxquels le Vatican se défend de dicter la moindre position
Ce qui ne lavait point empêché, en mai dernier, de parrainer un séminaire détude et de réflexion organisé par ladite Académie sur les OGM. Ces derniers sen étaient tirés avec labsolution bienveillante de lAcadémie car, estimait-elle : « ils améliorent la vie des pauvres (
) la sécurité alimentaire et la santé » le tout en « performance environnementale et de manière soutenable ».
Cette bénédiction avait eu le don de mettre en rogne pas mal de curés de bases qui, bossant dans les ONG sur le terrain, en connaissent un rayon sur « la vie des pauvres ». Certains avaient même exhorté lAcadémie à ne pas « sallier avec ceux qui contribuent à la faim dans le monde en vantant les OGM. »
Ces petits humanitaires nont pas été entendus par les pontes de lAcadémie qui ont donné mardi leur feu vert aux OGM estimant quil « n'y a rien d'intrinsèque dans le recours à l'ingénierie génétique pour l'amélioration des cultures qui rendrait dangereux les plantes elles-mêmes ou les produits qui en sont dérivés", selon létude quelle avait commandée lors de son séminaire printanier et qui doit paraître dans la revue New Biotechnologia.
Selon l'étude, "Un engagement particulier en faveur des agriculteurs pauvres des pays en voie de développement est nécessaire pour leur permettre d'accéder à des variétés améliorées de cultures OGM adaptées aux conditions locales".
Voilà qui va certainement remonter le moral des milliers de familles de petits paysans indiens qui se sont suicidés, submergés par les dettes. Pourtant, ils y avaient accédé, aux « variétés améliorées ». Sauf quelles nétaient pas particulièrement « adaptées aux conditions locales ».
Mais remontons aux années 80, où le FMI propose son aide à l'Inde à condition quelle ouvre totalement son marché. LInde devient alors un terrain d'expérimentation pour les multinationales agroalimentaires. Et ses paysans rêvent des jours meilleurs que leurs promettent les vendeurs de « semences magiques » aux rendements exceptionnels
Certes, les semences GM sont vendues 10 fois plus cher que les semences traditionnelles
quon ne trouvait quasiment plus car, pour promouvoir ladoption des semences OGM, elles ont été interdites dans de nombreuses banques de semences gouvernementales. Et les paysans se sont massivement endettés.
Or, on ne leur avait pas précisé que le coton Bt ne résistait pas aux parasites locaux, qu'il lui fallait deux fois plus deau que le coton traditionnel et quaprès lui, la terre ne pouvait plus rien faire pousser.
Et quils ne pourraient même pas prélever sur leur maigre récolte de quoi ensemencer leurs champs puisque les graines « magiques » sont stériles. Et comme ils nont plus une roupie pour en acheter mais quil leur reste des bidons de pesticides, autant sen servir pour en finir avec ce cauchemar.
On ne saurait trop recommander aux doctes académiciens pontificaux de se documenter un brin.
Et de se souvenir que lÉglise à laquelle ils se rattachent considérait en 2008 que les tripatouillages dADN étaient, avec la pollution, une "nouvelle forme de pêché de notre société".
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