L'air était précieux et chaque souffle s'y figeait
La plaine étouffait le silence et le temps s'y reposait
Nos pas s'inscrivaient sur leur surface et chaque empreinte devenait souvenir
Marcher de concert, tout doucement pour écouter nos coeurs frémir
Sur et sous le manteau, sentir notre corps enfin apaisé
Le verbe s'était tari et dans la rivière avait gelé
Et la terre et le ciel enfantaient une même pureté
Las ! Un oiseau sombre déchira le mystère et par un fusil fut ciblé
L'épée avait tranché le fil et ordonné notre trépas
Du sang sur la neige sillon sous les restes noirs, triste repas
Dans la virginité dans notre amour couronné
Nous aurions pu atteindre l'éternité
Mais la réalité en quelques plumes détruisit nos anges et leurs gloires
Qu'importe à présent la date de ces déboires
Attente figée comme la pendule des crimes
Triste écho de feu répété par-delà les cimes :
ton départ résonne comme un adieu sans stratège
- Ce sang était le notre et à nouveau...il neige
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