Jamais vu autant de gens se prendre dans les bras sur une toile de ciné. Fight Club se moquait déjà (dans son intro géniale) de cette tendance à l'embrassade, au pétrissement du corps de lautre, sensé remplacer labsence de contact, la cruauté des rapports humains, la froideur de nos sociétés de nantis et de gavés.
Sans avoir lobsession des origines, on pourrait remonter jusquau grand John Huston et son « Malin » (Wise blood) ou lun des personnages refait plusieurs fois la file devant un cinéma pour serrer la main du portier déguisé en singe publicitaire. Car cest la seule personne quil touche depuis des mois.
Mike Leight fait un film sublime sur ce thème avec le talent quon lui prête et quil remet en jeu à chaque fois. Cest le portrait dun couple attractif dont les proches envient la solidité, la complicité, et la jalouse parfois. Il y ajoute cette mise à distance de son sujet qui est sa touche personnelle, et qui fonctionne paradoxalement très bien ici, avec une morale très « Héron de la Fontaine » avec le personnage de lamie au vin blanc, parasite familial, ballottée dans ses sentiments et ses envies. Elle finira paumée, mendiant laffection, un regard de ces amis ou dun vieux veuf, dans la chaleur de leur salle à manger et nous enrobe dans sa détresse-tendresse. Un gros bisous de réconfort anglais, une belle chanson à hauteur d'hommes, et à capela...
Film chaleureux, finement interprété, à voir tout seul ou à deux. On y sera jamais seul.
Jai promis à mes enfants de faire court. Je tiens parole.
Bonne journée et bonne fête.
Ps) La tradition exige que toute femme intéressée par ce commentaire vienne aujourd'hui à 7h48 précises devant le métro Saint Michel, Paris, ornée dun râteau, dun verre de Chablis, et dun choux fleur cuit à point. De mon coté, vous me reconnaîtrez à mon air anglais et mes bottes en gutta-percha de chez Foyles (London). Nous y serons très happy
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