Lautre nuit, pour voir si jétais bel et bien indécrottable, jai eu la curiosité de me repasser Harold et Maude et ma conclusion est malheureusement que je demeure une bouse insensible.
Il faut bien se replacer dans le contexte, celui des années soixante-dix, où lhistoire de la vieille dame indigne et de ladolescent sans perspective était devenue ce quil convient dappeler un film-culte - au passage, mon dieu que cette expression me bassine. Lycéen anarchiste que jétais, je narrêtais pas dentendre dire quil fallait avoir à tout prix avoir vu ce film car... Car quoi, en fait ? Je ne sais plus vraiment quels termes employaient ceux qui avaient eu la chance de le voir mais une sorte de dogme bien établi était là qui le disait bien fort, sans que cela puisse être jamais remis en question : H & M était un monument de délicatesse et de subversion.
La subversion, ce nétait pas à moi quil fallait dire ce que cétait. Vous, je ne sais pas, mais depuis lâge de six ans jétais parfaitement renseigné sur ce sujet. Et javais, en la personne de ma grande soeur, un maitre à penser en matière de subversion. Vous, je ne sais pas, mais moi, je peux dire quà cette époque de ma vie je savais déjà fabriquer les cocktails molotov, (avec du sable pas trop fin, du savon grossièrement rapé ainsi que de lessence) et, de même, je me rappelle parfaitement avec quelle voix fascinante elle me faisait la lecture de «Lincrevable Anarchisme.», un livre qui avait létrange faculté de provoquer des cris dadultes à la maison.
Je devais avoir 25 ans lorsque jai vu H & M pour la première fois et, objectivement, jen aurai bientôt le double. Entre temps, rien a changé. Les scènes de suicide du film me semblent toujours vaguement amusantes, le personnage de la mère kitsch à souhait mais mon problème, cest justement Maude, que je trouve terriblement emmerdante. Et puis il y a cette musique positivement chiante dun bout à lautre du film. Développer ? Ben non, jai pas envie. On ne développe pas sur le vide, pas non plus sur la vacuité du flower power.
Sinon, si ça vous dit dêtre un poil enchanté, essayer de voir «Les Puissants», un petit film qui a une douzaine dannées et qui nest pas affublé de la norme «culte». Une histoire damitié entre deux adolescents - lun surdoué et handicapé, lautre un gros baraqué franchement nigaud. Gena Rowlands joue la grand-mère du second. Sharon Stone interprète la mère du premier - sobrement, sans pic à glace ni écharpe de soie blanche. Jai chopé le film par hasard sur internet et il me chatouille encore alors que je lai vu il y a dix jours. Mais il ny a pas dobligation, hein : les français ont tellement ce culte risible des films culte....
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