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Commentaire à deux balles par Brian R

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L’autre nuit, pour voir si j’étais bel et bien indécrottable, j’ai eu la curiosité de me repasser Harold et Maude et ma conclusion est malheureusement que je demeure une bouse insensible. Il faut bien se replacer dans le contexte, celui des années soixante-dix, où l’histoire de la vieille dame indigne et de l’adolescent sans perspective était devenue ce qu’il convient d’appeler un film-culte - au passage, mon dieu que cette expression me bassine. Lycéen anarchiste que j’étais, je n’arrêtais pas d’entendre dire qu’il fallait avoir à tout prix avoir vu ce film car... Car quoi, en fait ? Je ne sais plus vraiment quels termes employaient ceux qui avaient eu la chance de le voir mais une sorte de dogme bien établi était là qui le disait bien fort, sans que cela puisse être jamais remis en question : H & M était un monument de délicatesse et de subversion. La subversion, ce n’était pas à moi qu’il fallait dire ce que c’était. Vous, je ne sais pas, mais depuis l’âge de six ans j’étais parfaitement renseigné sur ce sujet. Et j’avais, en la personne de ma grande soeur, un maitre à penser en matière de subversion. Vous, je ne sais pas, mais moi, je peux dire qu’à cette époque de ma vie je savais déjà fabriquer les cocktails molotov, (avec du sable pas trop fin, du savon grossièrement rapé ainsi que de l’essence) et, de même, je me rappelle parfaitement avec quelle voix fascinante elle me faisait la lecture de «L’increvable Anarchisme.», un livre qui avait l’étrange faculté de provoquer des cris d’adultes à la maison. Je devais avoir 25 ans lorsque j’ai vu H & M pour la première fois et, objectivement, j’en aurai bientôt le double. Entre temps, rien a changé. Les scènes de suicide du film me semblent toujours vaguement amusantes, le personnage de la mère kitsch à souhait mais mon problème, c’est justement Maude, que je trouve terriblement emmerdante. Et puis il y a cette musique positivement chiante d’un bout à l’autre du film. Développer ? Ben non, j’ai pas envie. On ne développe pas sur le vide, pas non plus sur la vacuité du flower power. Sinon, si ça vous dit d’être un poil enchanté, essayer de voir «Les Puissants», un petit film qui a une douzaine d’années et qui n’est pas affublé de la norme «culte». Une histoire d’amitié entre deux adolescents - l’un surdoué et handicapé, l’autre un gros baraqué franchement nigaud. Gena Rowlands joue la grand-mère du second. Sharon Stone interprète la mère du premier - sobrement, sans pic à glace ni écharpe de soie blanche. J’ai chopé le film par hasard sur internet et il me chatouille encore alors que je l’ai vu il y a dix jours. Mais il n’y a pas d’obligation, hein : les français ont tellement ce culte risible des films culte....

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