Ben Ali cest fini
Et dire que cétait le tyran de mon premier pays.
La peur a changé de camp
Avant de perdre la bataille de la rue, Ben Ali a déjà ,depuis plusieurs années, perdu la bataille de la mémoire et de lintelligence.
Si le régime « républicain » de Bourguiba a su sentourer dune élite (historiens surtout) capable de le défendre dans les moments de contestation et de crise. Au contraire, lex président ennemi de lintelligentsia, surnommé bac moins quatre, sest entouré dans un réflexe de flic, par des tortionnaires. Lélite tunisienne est soit emprisonnée, soit obligée de sexiler. Cest ce quil explique en partie la rapidité de la chute de ce tyran. Labsence totale dun relais idéologique capable de le défendre au moment où il avait le plus besoin, montre la méfiance voire le rejet des Tunisiens vis-à-vis de ce régime. Et le fait de travestir certains évènements historiques pour faire partie du mouvement national et occuper une place dans les manuels scolaires, na rien changé. Il n jamais réussi à gagner les curs des Tunisiens.
Ignorant, il na jamais lu lhistoire de son pays si non, il sapercevrait facilement quon nhumilie pas éternellement un peuple, et que la Tunisie soumise na jamais accepté la domination et la privation de sa liberté.
Il était aussi incapable de comprendre que le trop plein des frustrations a encore débordé pour la deuxième fois en 23 ans à propos du chômage et que dans le système très libéral quil défendait, beaucoup dentrepreneurs tunisiens ne voulaient pas risquer leur argent dans des projets sans sécurité juridique. Un système gangréné par la corruption et le vol à ciel découvert.
Partie des régions exclues économiquement, la contestation/rejet a fait une boule de neige débouchant ainsi sur des doléances politiques.
Après la phase sécuritaire des années 90, le régime sest lancé dans une phase denrichissement incluant la violation de la notion dEtat de droit , la corruption a aussi enrichi des cercles très proches du pouvoir et la population la mal vécu... Elle est exaspérée.
Je pense que lEurope a suit aveuglement la ligne dictée par le président italien. Avec lItalie, la Tunisie entretenait des relations économiques qui vont jusquà inclure des liens mafieux. Vous ajoutez à ça la peur des autorités italiennes de limmigration clandestine et de voir des jeunes tunisiens arrivés en masse sur des barques en prenant des risques énormes, pour fuir la misère sociale et économique de la Tunisie de Ben Ali.
Alors un dernier mensonge pour la route. En prétendant lutter contre lislamisme, vous demandez exil et protection au pire des régimes islamistes du monde, celui des wahabites.
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