Pourquoi faire léloge de la choucroute, me direz-vous ?
Pourquoi pas ? Vous répondrai-je.
On trouve de tout sur le site, alors pourquoi pas un peu de convivialité ?
Becs fins, ne cherchez pas de message, philosophique, artistique, subliminal ou autre : dans ce commentaire, lauteure nen fait pas passer, elle a juste envie de senchoucrouter un peu, la canaille, histoire de rigoler! Et qui plus est, pour ce qui est de passer, la choucroute, ça met un certain temps !
Alors un peu détymologie alsacienne pour commencer : « Sauerkraut «. Pour les non initiés, ceux qui aiment les mots délicats, prononcez « zao heure cra haute » en respectant bien laccent tonique ! Ach was ! La traduction littérale de ce barbarisme pour les puristes, est « chou aigre » : ulcère destomac et gastro sabstenir !
Plantons, non pas les choux, cest déjà trop tard, ils sont en macération depuis belle lurette, mais le décor : car il faut un écrin à ce mets dexception.
Ambiance Bierstub exigée. Nappe à carreaux en linoléum, table et bancs en bois, coussins verts et rouges en forme de cur, flonflons en cuivre et bière en chope de grès. Celles que les gretchen blondes attrapent virilement deux par deux dans chaque main : klong sur la table ! Ca déménage, faut pas mollir !
Le plat kolossal arrive fumant devant vous. Grand moment de pur bonheur ! Vous ne voyez pas encore la choucroute mais vous savez quelle est là. Elle est en dessous : son odeur doucereuse mêlée aux fumets puissants de la cochonnaille titille déjà les papilles de votre nez fin.
Vous repérez votre morceau préféré et là, il y en a toujours un pour le piquer sous votre barbe. Je ne sais pas pourquoi, la choucroute est frappée de malédiction. Vous remarquerez, les saucisses sont toujours en nombre impair. Or moi, jaime bien les strasbourg et les francfort, au nom de lamitié franco-allemande, donc toujours par deux (pas dallusion déplacée : streng verboten !) Je laisse volontiers le reste aux autres : lard fumé, palette, petit salé, côtelette, jambonneau. Ca fait trop dans lassiette. Passé vingt centimètres de haut, Je ne gère plus. Ca gicle, ça couine, ça sécrabouille, ça déborde, ça se répand, ça macule !
Quant aux pommes de terre, cest pour éponger le trop plein dacidité. Je laisse aussi. Et puis, comme on dit chez moi « ça engaude ! ».
Et la moutarde qui monte au nez, rien que dy penser jen pleure de contentement !
Et puis arrive le moment sacré. Celui du partage des onomatopées, la bouche pleine : Wunderbar ! Klasse ! Prima ! Prosit ! Zum Wohl. Bon, ça, cest en VO. Je traduis : Humm ! Miam ! Slurp ! Srounch ! Crouic ! Ah excusez-moi, mais là
Jai un petit grain noir qui vient de se loger entre deux quenottes !
Sympa la choucroute, non ?
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