Entre tes bras, étreinte, je me love et violonne,
tes lèvres offertes m'inspirent délices et des lyres.
Je chantonne et vacille et m'arrime à tes cheveux,
je nous voudrais siamois l'un à l'autre rythmés.
Sentir ta peau contre la mienne et que valse mon pull
dans ce ballet effréné d'un effeuillage progressif.
Partenaires de cette mélodie exaltée et lyrique,
nos bouches se mêlent de nos envies en notes fleuries.
Tu t'agenouilles et c'est moi qui me prosterne andantino,
ta langue, en ténor accompli, entame un parcours extatique.
A l'origine de ce monde musical, ton éloquence m'enivre
et mes sens exacerbés me font soupirer crescendo.
Entraînés dans cette sonate, nous atteignons le lit,
et mon corps se cambre pour mieux t'offrir son vibrato.
Source inextinguible de plaisir, je te voudrais symphonique,
Point d'orgue pour mieux repartir en contrepoint.
Après cet intermède musical, de tes mains,
tu pianotes mon corps d'un tempo fébrile.
Prélude mélodieux des grandes orgues à venir,
à ma bouche, tu t'unis dans un accord parfait.
Mais bientôt je m'esquive pour mieux jouer de ma partition,
en mode majeur, je te joue en variation la gamme des six octaves.
Le son de tes mélopées emplit l'espace et l'électrise,
et ma cadence te fait me réclamer à cor et à cris.
Les churs interviennent en réplique.
Alors, à grands coups de leitmotiv, tu pénètres
de ta baguette impérieuse et majestueuse
la voie d'or, en parfait homme d'orchestre.
Il n'est plus temps des soli. A l'unisson
nos corps instruments vibrent au diapason.
Point de métronome pour que nos rythmes s'accordent
et que nos hymnes glorifient l'harmonie de cette union royale.
Interprétation magistrale d'une composition
à chaque fois recréée laissant libre part à l'improvisation...
Le final en apothéose nous laisse exsangues,
toujours surpris de l'intensité de l'uvre jouée,
appréciant à sa juste valeur le silence et puis la pause qui s'ensuit.
Tout au plus résonnent encore en nos âmes mêlées
les dernières notes cristallines de nos plaisirs partagés.
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