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Friday Morning Fever par Brian R

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Dans une année normale, combien de fois allez-vous chez le coiffeur ? Moi, en moyenne, c’est trois ou quatre. A partir d’une certaine longueur, j’ai des cheveux qui deviennent impossibles, mais je ne suis pas le seul : Jaqueline Bisset aussi est mécontente de ses cheveux, qui sont eux aussi totalement impossibles, je vous jure que j’ai lu ça un jour quelque part dans une revue qui semblait avoir de bonnes sources. Si vous voulez savoir comment je les porte, ces cheveux, c’est simple : un peu comme Bruce Willis mais en plus fourni, par contre il évident que côté usage de la mitrailleuse Bruce me bat à plates coutures et cela, je me permets de souligner, rééquilibre le rapport des forces entre lui et moi, et je m’en félicite. Je ne vous cache pas que si la matière de mes cheveux était différente, j’aimerais les porter jusqu’aux épaules. Sûrement il serait agréable d’avoir cette toison épaisse qui suit les mouvements nerveux du cou, mais voilà, je ne suis pas philosophe et je porte les cheveux très courts : à partir d’un certain stade, autant montrer ce qui fout le camp - enfin c’est mon opinion. Evidemment, ce texte est un rien décousu car j’ai la fièvre et le nez qui coule. Cette nuit, figurez-vous, j’ai dormi avec un bonnet et une écharpe bien chaude. Quatre millimètres de cheveux, voilà ce qui me va. Seulement, à Berlin, il n’est pas facile de trouver un salon de coiffure où l’on soit disposé à réaliser pour vous une coupe aussi courte. Les dames peuvent très facilement demander un badigeonnage rouge orangé, ou encore couleur prune pourrie écrasée, on le leur fera très facilement. Mes quatre millimètres, moi, je dois me battre pour les obtenir et cela m’ennuie un peu. (Une pause, je change de mouchoir. Celui que j’avais n’est plus présentable. Plus du tout, j’insiste.) En France au moins, j’avais un coiffeur qui n’hésitait pas à me rentrer dedans à grand coup de tondeuse, et je m’en trouvais très bien. Ceci dit, quel que soit le pays, je profite toujours d’un passage chez le coiffeur pour réfléchir et me poser les grandes questions qui font avancer le monde. Ce sont des interrogations importantes et variées, dont voici quelques exemples : la gauche est-elle déjà partie pour se faire bananer en 2012 ? Suis-je un vieux réac car je continue à préférer les mouchoirs en tissu à ceux en papier ? Amanda Lear est-elle finalement un homme, trouvera-t-on un jour un moyen de dépasser la vitesse de la lumière, et ai-je une quelconque chance, onze ans après les faits, de me faire rembourser le prix de la place de cinéma que j’ai stupidement payée pour voir Amélie Poulain? Dans l’ordre, mes réponses sont : deux fois oui, je ne sais pas, j’aimerais bien, et j’en doute fort. Mais l’homme qui ne doute pas est un sot, non ?

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