Dans une année normale, combien de fois allez-vous chez le coiffeur ? Moi, en moyenne, cest trois ou quatre. A partir dune certaine longueur, jai des cheveux qui deviennent impossibles, mais je ne suis pas le seul : Jaqueline Bisset aussi est mécontente de ses cheveux, qui sont eux aussi totalement impossibles, je vous jure que jai lu ça un jour quelque part dans une revue qui semblait avoir de bonnes sources.
Si vous voulez savoir comment je les porte, ces cheveux, cest simple : un peu comme Bruce Willis mais en plus fourni, par contre il évident que côté usage de la mitrailleuse Bruce me bat à plates coutures et cela, je me permets de souligner, rééquilibre le rapport des forces entre lui et moi, et je men félicite.
Je ne vous cache pas que si la matière de mes cheveux était différente, jaimerais les porter jusquaux épaules. Sûrement il serait agréable davoir cette toison épaisse qui suit les mouvements nerveux du cou, mais voilà, je ne suis pas philosophe et je porte les cheveux très courts : à partir dun certain stade, autant montrer ce qui fout le camp - enfin cest mon opinion.
Evidemment, ce texte est un rien décousu car jai la fièvre et le nez qui coule. Cette nuit, figurez-vous, jai dormi avec un bonnet et une écharpe bien chaude. Quatre millimètres de cheveux, voilà ce qui me va. Seulement, à Berlin, il nest pas facile de trouver un salon de coiffure où lon soit disposé à réaliser pour vous une coupe aussi courte. Les dames peuvent très facilement demander un badigeonnage rouge orangé, ou encore couleur prune pourrie écrasée, on le leur fera très facilement. Mes quatre millimètres, moi, je dois me battre pour les obtenir et cela mennuie un peu. (Une pause, je change de mouchoir. Celui que javais nest plus présentable. Plus du tout, jinsiste.) En France au moins, javais un coiffeur qui nhésitait pas à me rentrer dedans à grand coup de tondeuse, et je men trouvais très bien.
Ceci dit, quel que soit le pays, je profite toujours dun passage chez le coiffeur pour réfléchir et me poser les grandes questions qui font avancer le monde. Ce sont des interrogations importantes et variées, dont voici quelques exemples : la gauche est-elle déjà partie pour se faire bananer en 2012 ? Suis-je un vieux réac car je continue à préférer les mouchoirs en tissu à ceux en papier ? Amanda Lear est-elle finalement un homme, trouvera-t-on un jour un moyen de dépasser la vitesse de la lumière, et ai-je une quelconque chance, onze ans après les faits, de me faire rembourser le prix de la place de cinéma que jai stupidement payée pour voir Amélie Poulain? Dans lordre, mes réponses sont : deux fois oui, je ne sais pas, jaimerais bien, et jen doute fort. Mais lhomme qui ne doute pas est un sot, non ?
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