Une plume cambrée posée sur un piano
Ecoutait jouer Mozart avec mélancolie
Il était loin le temps où senvolait loiseau
Quand ses surs avec elle survolaient lancolie.
Les mains du musicien tricotaient lallegro
Sur livoire poli dun piano allemand.
La plume frissonnait au lancinant tempo
Que ce génie battait mélodieusement.
Quand senvola la nuée dun vibrant adagio
Elle serra ses barbules mais ne put rien y faire,
Son Calamus serré par un corset de fer
Que lui avait posé un plumassier pataud.
Quand vint lallegretto dun baroque menuet
Son envol fut contraint et son aube gémit
Les plumes ont leurs détresses, cela nest jamais dit,
On les croit insensibles et trop inanimées.
Quand enfin la sonate arriva au rondo,
Alors que Mozart continuait sa pianote,
La plume résolue à nêtre quun fardeau
Se dit que son destin était décrire des notes.
Ah quelle triste vie quand on est plume dArt
De ne pouvoir voler au gré des vents sonores
Par la faute assassine dun vieux sergent major
Qui par insouciance vous vendit à Mozart !
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