Si je t'aimais, je blanchirais ma peau de louve,
M'accrochant à tes yeux, aussi profonds qu'un lac.
Je glisserais sur cette grève, jusqu'à tes douves.
Pour m'ouvrir sur ton coeur, je franchirais le bac.
Si je t'aimais, tu comprendrais tout de mon coeur,
Qui se berce au soleil, comme un frêle coquillage.
Je boirais tes cheveux. Ô! Source de mes heures.
Je humerais ta peau qui enivre mon corsage.
Si je t'aimais, tu serais le jour et la nuit
De ma vie, et ce bel astre ardent qui me suit
Sous la pluie douce, ou la lumière de mes saisons.
Si je t'aimais, nous serions unis tendrement,
Enlacés pour toujours, chantant notre oraison.
Si tu m'aimais, l'Amour résisterait au temps.
Botticella
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