Paroles du Rouge-gorge
Plastron solaire éclairant l'univers
Coquelicot caressant l'espace
Je cours de place en place
Enflammant ton être de mystères
Baiser de soie frôlant tes jardins
Messager de joie débordant le jour
Je porte la mémoire de l'amour
Jusque dans le berceau de tes mains
L'Origine du monde rentre dans ton coeur
Ouvre en tes cheveux un lit feuilles
Ton ventre est parcouru d'écureuils
Pour un déploiement de ferveur
Il fait beau contre la voûte de tes pieds
Que j'embrasse avec ardeur
Epousant des prairies en fleurs
Recélant tant d'immensités
Les nids de tes épaules ingénues
Attendent mon retour
J'aime te faire la cour
A la découverte de ton corps nu
Pour chérir sans cesse tes paysages
J'échange avec toi maints secrets
Gardés au fond de moi, tu le sais
Tout au long de mes voyages
Je porte à tes lèvres les parfums
D'arbres en fête et de rivières
De montagnes pleine de fièvres
Puis je me love entre tes seins
Ma voix ruisselle contre l'azur
De tous tes mouvements
Reçus en moi tel un chant
Nous partageons les mêmes tourments
Tu étreins en moi l'impensable
L'innocence comme une emprise
Qui dans la Nature est de mise
Tes hanches sont une douce étable
Le temps gagne en abondance
Un oiseau tisse l'invisible
D'aveux aux couleurs indicibles
Ses plumes habillent tes silences
L'ange veille sur sa promise
Les vallons de ses bras
Ses genoux ravissant les sous-bois
La beauté partout est de mise
Le paradis soudain est retrouvé
Quand de mes lèvres essaims d'abeilles
Je butine ma fleur aux joues vermeilles
Recueillant en son calice ma rosée.
V.
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