Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Le crime et le suicide par Jules Elysard

$
0
0
« Les faits, l’opinion concernant ces faits, le comportement en fonction des ces faits et de cette opinion : tels sont les trois aspects de ce drame du peuple de Paris pendant le première moitié du XIXè siècle, dont l’histoire a souvent été décrite, mais auquel l’analyse démographique, à laquelle nous nous limiterons, apporte plus de précision, plus de continuité, plus de gravité. » (p 430) C’est ainsi que Louis Chevalier introduit son troisième livre : LE CRIME, EXPRESSION D'UN ETAT PATHOLOGIQUE, CONSIDERE DANS SES EFFETS. Quelques passages résonnent dans notre actualité. « Le crime n’est pour nous que l’expression de déterminismes biologiques qu’il nous faut connaître et étudier. » (p 444) « Le crime a l’avantage de résumer, sous sa forme exaspérée, ce problème de la carrière ouvrière, de le ramener à sa plus simple et à sa plus dramatique expression ». (p 445) « En effet, et pour des raisons que nous avons précédemment soulignées, l’ampleur et le rythme de l’immigration à Paris, au cours de ces années, sont tels que, quelles que soient les réussites que l’on observe, et quels que soient les témoignages que l’on recueille, une partie importante de cette population nouvellement ou anciennement arrivée, mais aussi – par la concurrence des anciens et des nouveaux – une partie de la population ouvrière autochtone ne pouvait manquer de rester en permanence à l’écart des voies de la réussite : c’est-à-dire immédiatement ou très vite, dès le premier contact avec le milieu urbain, ou par le mécanisme du vieillissement, condamnées à l’échec, là toutes les formes de l’échec, invinciblement poussées sur cette pente au bas de laquelle est le crime : le fait du crime pour quelques-uns, la possibilité du crime pour le plus grand nombre. » (p 453) Aujourd’hui, on parle plus volontiers de délinquance. http://www.youtube.com/watch?v=P1mzpmjEgfI Zemmour a-t-il lu Louis Chevalier ? Et si, oui, l’apprécie-t-il ? Le tient-il pour l’expression du politiquement correct ? D’autres soutiendront que, peut-être, l’ascenseur social est resté bloqué au sous-sol. Mais l’actualité des propos de Louis Chevalier n’est pas moindre, quelques pages plus loin, quand il aborde le thème du suicide. Et Didier Lombard ignore sans doute qu’il faisait du Balzac en croyant faire de l’anglais. « Plus on avance dans le XIXè siècle, plus les affirmations concernant l’importance des suicides d’ouvriers deviennent nombreux. Elles le sont dans les principales descriptions du temps, en dépit d’une attention plus grandes aux suicides littéraires et politiques et d’une insistance moins grande sur la misère que sur cette mode qu’évoque Balzac, écrivant : « Le suicide régnait alors à Paris ». (p 465) (…) http://www.dailymotion.com/video/xaiyki_didier-lombard-la-mode-du-suicide_news http://www.liberation.fr/economie/0101591336-france-telecom-lombard-s-excuse-pour-avoir-parle-de-mode-du-suicide Que de suicides d’artisans, en effet, dans la littérature pittoresque ou dans la littérature sociale. » (p 466) « Ce fait d’opinion doit être considéré en lui-même, comme étant un fait. La croyance à l’importance des suicides d’ouvriers n’a pu manquer d’intervenir dans leur augmentation, de même que l’opinion concernant le suicide en général a contribué au développement de cette forme de mort. » ( 467) Le livre fait 700 pages dans l’édition de poche Pluriel. Mais il se lit très bien.

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles