Cette semaine, je suis partie dans les pas de Van Gogh, à travers les rues d'Auvers-sur-Oise (environ 40 km au nord de Paris). C'est là qu'il a peint ses dernières toiles
En 1890, Van Gogh veut quitter la Provence et le soleil qui selon lui contribue à augmenter ses crises. Il était interné volontaire à Saint-Rémy de Provence et le médecin est d'accord pour qu'il en sorte. Il demande donc à son frère Théo, qui vit à Paris, de lui trouver un endroit plus au nord, « qui ressemble un peu à la Hollande ». Pissarro vivant à Pontoise à l'époque suggère Auvers sur Oise, où vit le Docteur Gachet, qui pourra s'occuper de Vincent et qui est également amateur d'art.
Vincent arrive donc à Auvers le 20 mai 1890.
A Auvers, il est dehors du matin au soir, arpentant les rues et les environs du village. Pour avoir vu sa chambre à la pension Ravoux, je comprends qu'il y restait le moins possible. Celle-ci faisait en tout et pour tout environ 7 m2 et la seule source lumineuse provenait d'une minuscule fenêtre de toit d'environ 30 x 30 cm . Pour l'anecdote, si je puis dire, sa chambre à l'auberge Ravoux, n'a jamais été relouée après lui, non pas parce qu'il était Van Gogh, ça tout le monde s'en fichait, mais juste parce que c'était la chambre d'un suicidé !
Il a commencé par peindre ce qui était le plus proche de sa chambre pour s'éloigner peu à peu dans la campagne environnante. Ses premiers tableaux sont donc les maisons, les rues du village, l'église ainsi que les personnes qu'il croisait, le Dr Gachet, sa fille, Adeline Ravoux (cf liens insecula). C'est seulement après qu'il commença à s'aventurer au-delà, où il peignit les champs de blés et les autres paysages de campagne. Il écrit beaucoup, à son frère, à sa sur, il leur parle de ce qu'il peint, comment il le peint « au lieu de rendre exactement ce que jai sous les yeux, je me sers de la couleur pour mexprimer plus fortement ».
En me promenant dans Auvers et aux alentours j'ai eu l'impression de sentir Vincent m'accompagner, dans certains endroits qui sont restés plus ou moins les mêmes qu'au moment où il les a peints. Un petit détail que je n'avais pas remarqué auparavant. Lorsque vous regardez le tableau de l'église, on voit sur la gauche une personne avec une coiffe qui ressemble bien plus aux coiffes hollandaises qu'aux coiffes du Vexin.
Ses angoisses tombaient lorsqu'il travaillait, c'est peut-être pour cela qu'il travaillait encore davantage à ce moment-là.
A la mi-juillet, Théo et sa famille partent en Hollande quelques jours et Vincent le vit très mal, tout comme il vivait très mal le fait d'être "aux crochets" de son frère, comme il ne réussissait à vendre aucun tableau. A la même période, il a également une altercation avec le docteur Gachet. Il a peut-être fait une nouvelle crise à ce moment-là, on ne sait pas vraiment. Cependant, en regardant ses dernières toiles on voit poindre, me semble-t-il la catastrophe à venir ( « Champs de blé aux corbeaux » comparé par exemple au « champ sous un ciel d'orage »)
Le dimanche 27 juillet 1890, Vincent quitte l'auberge après le déjeuner pour reprendre, apparemment, sa séance de peinture au-dessus du village. Il longe le fossé au pied des murailles du château, s'arrête, braque le revolver sur sa poitrine et tire. Il ne se tue pas et arrivera à rentrer à l'auberge à pied, sans que personne ne s'aperçoive de quoi que ce soit. Là, l'aubergiste appelle le médecin et également le docteur Gachet mais les deux médecins décident de ne pas opérer ce qui peut-être aurait pu l'être, sachant qu'aucun organe vital n'avait été atteint. Très rapidement la plaie s'infecte et Vincent meurt dans les bras de son frère le mardi 29 juillet à 1 heure du matin. La question qu'on peut se poser, même si elle ne rime plus à rien, est de se demander si de la part de Vincent c'était "simplement" une énième tentative où s'il souhaitait véritablement mettre fin à ses jours à ce moment-là.
Avant de quitter Auvers, j'ai bien sur été lui rendre visite. De l'endroit où il est enterré, il a vue sur la campagne environnante et ses champs de blés. Quelqu'un(e) a déposé sur le dessus de sa pierre tombale un petit pinceau et un minuscule godet de peinture, jaune bien sur.
Le mot de la fin, je le laisse à Vincent :
« Mes tableaux ne se vendent pas. Je ny peux rien. Le jour viendra cependant. On verra que cela vaut plus que le prix de la couleur. Plus que le prix de ma vie »
Les liens :
LES TOURNESOLS ferrat
http://www.deezer.com/fr/#music/result/all/les%20tournesols%20jean%20ferrat
l'auberge ravoux
http://www.maisondevangogh.fr/fr/navigation.htm
http://www.artliste.com/vincent-van-gogh/champ-ble-corbeaux-682.html
http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000073625.html
http://www.insecula.com/PhotosNew/00/00/05/32/ME0000053252_2.JPG
http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000096685.html
http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000053254.html
http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000071219.html
http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000053253.html
un site très complet avec les oeuvres et les lettres
http://www.vggallery.com/international/french/index.html
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