Cette ville bruyante où je me suis caché
Recèle des joyaux que je sais dénicher ;
Je vais dune main ferme en ce noir labyrinthe
Frôler tous ses mystères et laisser mon empreinte.
Quand la brise légère caresse mes traits
Cest la chaleur nacrée des senteurs de désert
Qui adoucit mon âme ; Et mon cur apaisé,
Sur ses ailes diaphanes, embarque pour Cythère.
La nature a pour moi des sourires complices,
Elle donne à mes pas une assise tranquille
Memportant calmement de châteaux en presquiles
Offrant à tous mes sens ce quil faut de délices.
La musique subtile dun Joachim des prés
Mévoque les couleurs dun horizon bleuté
Tout mest chants, tout mest sons, je suis en plein accord
En ce monde éclairé dune si belle aurore.
Que jaime cette terre qui me parle et maccueille !
Je respire à pleins vents la douce symphonie
De ce présent parfait qui a pour nom la vie
Et japprends à tâtons les noms de ses clins dil :
La rondeur bleuie
Dun raisin du matin
A un goût de jasmin,
A ce que lon ma dit,
La forêt paraît blanche
Et les oiseaux sont rouges
Les femmes sont des anges
La tour Eiffel penche
Quant au ciel il est noir
Et locéan bien jaune,
Je sais les jours carbone
Et les nuitées divoire.
Parfois, pourtant, vos mots me font déboussoler
Jai appris les couleurs à travers lémotion
Et, quand jécoute au gré de ma respiration,
Ce que je vois en moi me fait parfois douter
Vous dites obscurité et je vois la lumière
Vous me dites forêt et je vois la clairière
Vous me parlez de peine et je vois votre liesse
Vous me parlez de joies et je sens la tristesse.
Bleu, blanc, noir ont pour moi des parfums de passion
La chaleur, les embruns sont, pour ma peau, prodigues
Les saveurs, les senteurs coulent en moi et mirriguent
Les musiques et les bruits je les sens vibrations.
Ni peintre, ni croyant
Je nai pas peur des mots
Mais jai mes propres maux,
Je suis un non-voyant
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