Il existe un paradis quelque part
Un monde à l'abri du monde
Où il ne pleut jamais dans les regards
Où il n'y a jamais de voix qui gronde
Un monde à part que je trouverais
Peut-être à force d'en rêver
Une belle histoire que je raconterais
A mes enfants, à l'heure de les border
Elle passait cette chanson en boucle dans sa voiture en allant vers ce rendez vous,
encore un essai pour se redonner espoir en cette vie brisée. Les mains crispées sur le volant
elle en espérait enfin un heureux dénouement. Prendre la route ce matin ne fut point chose
aisée, décidément le mois de février était pour elle signe de brume chagrine. Elle arriva
dans ce quartier de Tours là où il y a quelques années son frère et sa famille vivaient, depuis
longtemps ils en étaient partis, et puis aujourd'hui, pourquoi aujourd'hui justement revenait elle
là, son grand frère avait mal tenu son volant, sur une autre route serpentée un 8 février 2005,
pourquoi sans cesse les routes nous ramènent à des points précis de notre trajet, qui sont
comme les stations de péages de l'autoroute on en paye le prix, d'un peu de notre vie, d'un morceau de notre cur, d'un bout de rêve de ce monde à l'abri du monde auquel on veut croire, où on pleure moins, on crie moins et qu'à force d'y croire on trouve la bonne sortie .
Il existe un paradis quelque part
Un monde à l'abri de l'âge
Un lieu béni où plus rien ne sépare
Les jeunes fous et les vieux sages
Un monde à part que je forgerai
A force de l'imaginer
Une belle histoire que je ferai durer
Pendant d'éternelles éternités
Elle se disait que ce monde là existait au fond de son être, qu'elle le transpirait et elle l'espérait. Toujours dans ce cheminement elle pensait que là c'était peut être une peu de baume pour ses douleurs, qu'elle trouverait chez ce médecin, qui lui promettait moins de souffrance dans son corps endolorit de partout et dans ses jambes endormies. C'est cela cette quête du bonheur, elle passe aussi par le bien être. Elle se disait qu'on était pas à l'abri de l'âge et qu'il fallait bien empêcher le temps d'aller plus vite que l'esprit, et que cela valait le coup d'essayer, de toute façon il n'y avait aucun risque, juste quelques massages et manipulations hérités des médecines chinoises les plus anciennes et qui malgré tout passaient les siècles sans jamais s'oublier. Elle voulait, comme disait la chanson, un monde où elle se forgerait cette carapace à l'abri du temps et des maux, et où elle pourrait narrer une belle histoire sans tous ses petits bobos, du corps et de l'âme
Il existe un paradis quelque part
Un monde à l'abri du temps
Où la fatigue ne vient pas le soir
Séparer les vieux amants
Un monde à part que je trouverais
Peut-être à force d'en rêver
Une belle histoire où je plongerais
Tête première et les yeux fermés
Être à l'abri du temps, cela ne se peut, mais il suffit de remplir d'huile la lampe et la laisser allumer, au bord de notre vie, pour garder l'espoir que rien ne finit, que tout recommence chaque jour, même si la lampe se déplace, si le verre change de couleur, la lumière perdure, et cette lumière là elle était en elle. Elle n'attendait qu'un signe pour la déposer sur une fenêtre pour allumer une nouvelle route, une belle sortie vers une région, où enfin elle pourrait faire une pause, et qui sait poser ses valises et s'y installer pour toujours. Elle se chargerait d'entretenir la flamme avec la complicité de l'autre, de cette belle histoire qui finirait bien par arriver, où elle s'immergerait sans peur, puisque de l'autre côté la main serait tendue pour l'aider à franchir les derniers obstacles vers la guérison totale, où elle chanterait :
Il existe un paradis, et tu m'y attends
Tu me trouveras jolie, tu me diras comment
On fait des moutons blancs avec des nuages gris
On fait des bons enfants avec nos restants de vie
Ah oui elle aimerait bien ce paradis là, les petits enfants seront le prolongement de la vie, de ce départ donné il y a 30 ans où tous les espoirs étaient jolis, elle en voudrait encore de ces beaux rêves, avec pour thème le bonheur est dans le pré celui où il y a les moutons blancs et doux, qui donnent ce sentiment de paix retrouvée, pour finir la route par une calme départementale, et laisser un peu de côté la course vers un paradis irréel, être sur terre dans un bonheur simple.
Un éden à l'abri des moqueries, des jugements
Il n'y aura rien d'interdit il n'y aura rien de gênant
Tu me diras je t'aime et je ferai comme toi
Tu seras un poème en chantier sous mes doigts
Il existe un paradis et je veux t'y voir
Avec tes cheveux d'ébène et ton sourire d'ivoire
Je serais musicienne et je jouerais sur toi
Tu serais un poème en chantier sous mes doigts
Construire loin des ruines passées et ensevelies sous les couches d'espoirs retrouvés, où l'herbe repousse doucement parsemée de simples pâquerettes, les fleurs des champs au simple appareil donnent tellement de bonheur au regard, mieux vaut une jolie colchique qu'une rose baccara, laisser pousser le bonheur au gré du vent de la tendresse, simplement doucement sans prise de tête. Que nos cheveux soient d'ivoire plutôt que d'ébène ou de blé mur, rien ne compte ni le jours et les années, lorsqu'on est en liesse tout n'est que jeunesse et la musique est digne des fées,
Il existe un paradis quelque part
Quelque part dans mon cerveau
Si tu venais faire un tour dans mon espoir
Tu verrais comme on est beau
Ce désir là, elle l'avait bien ancré au fond d'elle, elle y trempait la plume de son histoire pour en écrire chaque mots en lettres déliées, afin d'en assurer une conclusion digne des plus beaux romans qui avaient bercés ses yeux aux fils des années, sous l'ombre de ses cils perlent des larmes de bonheurs promis dans une vallée verte aux milliers de petits soleils tournés vers la lumière de cette petite lampe qu'elle garderait allumée pour toute éternité désirée, comme un secret qu'elle voudrait bien révéler à celui qui se trouvera bien dans sa prairie et lui tenir la main pour le guider vers les sous bois tendres d'une vie.
Il existe un paradis et je veux t'y voir
Avec tes cheveux d'ébène et ton sourire d'ivoire
Je serais musicienne et je jouerais sur toi
Tu serais un poème en chantier sous mes doigts
Il existe un paradis comme dans les romans
Où tu serais gentil, où tu serais charmant
Il existe un paradis mais c'est un secret
T'en fait partie mais tu ne le saura jamais
Il existe un paradis quelque part
http://www.youtube.com/watch?v=gGW4ba3EPhE
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