Mr Guéant vient de déclarer : " Je peux vous dire qu'il y a à Marseille une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences".
... ?!?!? ...
Qu'est-ce qui lui permet de dire une chose pareille ? Connaît-il seulement la communauté comorienne, ses habitudes, sa façon de vivre, les valeurs qu'elle transmet, ses moeurs comme on dit chez les animaux ou les sauvages ?
J'ai eu l'occasion de les côtoyer au printemps dernier, lors d'une tentative d'expulsion d'un papa comorien de trois enfants français. Monsieur minuscule et effaré au centre de rétention, d'une douceur et d'une dignité à faire pleurer, heureux et sautillant après l'échec de son expulsion quand il a retrouvé sa femme et ses enfants. Les quatre associations comoriennes de Marseille étaient présentes à l'aéroport aux côtés du Réseau Education Sans Frontières. Calmes, déterminés, pacifiques, dignes, oui c'est le mot qui convient.
Je vous engage à consulter leur media communautaire 00269.net où les réactions sont à leur image : posées, mais déterminées. Avec un élément essentiel, comme ils le disent eux-mêmes : les jeunes Comoriens ne courberont pas l'échine comme l'ont fait leurs aînés. Ils se sentent français, participent à la vie de la cité depuis des dizaines d'années, font partie de son identité et je pèse mes mots, et sont un élément de la couleur de la ville, je n'ironise même pas. Avec le
même pourcentage d'affreux et d'admirables que dans n'importe quel groupe humain.
Pour qui il se prend Mr Guéant ? Il a oublié qu'il est ministre de la chose publique, qu'il est garant de la cohésion du pays, de l'égalité et de la fraternité ?
Il le sait pas, cet incompétent, ce dangereux, que dans les quartiers comme on dit ce sont les cols blancs qui pourrissent nos enfants à coups de promesse de gains faciles ? Qu'ils viennent parader en Porshes rutilantes pour faire baver les petits qui n'envisagent aucun avenir ? Que les garçons "charbonnent" dès l'âge de 9 ans, qu'ils doivent payer 200 à 400 euros pour avoir le droit de faire le guet, pour voir de quoi ils sont capables, et après ils auront le droit de faire des transports, et après de revendre ? Et gare à ceux qui ne rapportent pas la somme obligée à la fin de la semaine.
Et quand une famille apprend par ses propres moyens où est son gamin disparu depuis quelques jours, et qu'elle appelle la police, elle s'entend répondre "on n'y va pas dans ce quartier". Véridique, je travaille auprès d'adolescents dans les quartiers nord de Marseille.
Il le sait pas, ce triste sire, que l'injustice et surtout le sentiment d'impuissance face à l'injustice créent la violence ?
Combien de journalistes invités pour la nomination d'un nouveau préfet de police et combien de postes supprimés pour équilibrer les finances de l'état ?
Peut-être que Chirac perd la boule, mais Guéant délire, et lui il a encore le pouvoir.
Hier les immigrés, mais c'était pas assez précis pour en faire des boucs émissaires, et puis on est tous des enfants d'immigrés, c'est pas faute de le scander à tous les coins de rue.
Alors on a ciblé les Arabes. Mais il y en a plein qui sont vraiment très intégrés, pour employer leur vocabulaire, jusque dans les élus, les profs, les chefs d'entreprises.
Ah tiens, les Roms, ça ça fait recette, personne ne les aime parce que personne ne les connaît, et en plus ils ont même pas de maison, c'est dire. Sauf qu'on y a été un peu fort, et des dégoulinants d'humanisme déplacé s'en sont émus, avec articles peu élogieux dans la presse internationale : La France, pays des droits de l'homme !
Aujourd'hui les Comoriens, au mépris de toute vraisemblance et de toute cohérence.
Demain à qui le tour ? Les Juifs on peut pas, ça a déjà été fait. Je propose les Corses, puisqu'on est à Marseille.
Et les Parisiens, deviennent nombreux sur la Côte d'Azur.
Et les vieux, voir ci-dessus.
Et nous peut-être ensuite ? Les pas conformes, les pas disciplinés, les esprits critiques, les chevelus, les poètes ?
Il a pas d'amis, Mr Guéant ? Des vrais, de ceux qui vous disent :" Là, Claude, tu déconnes" ? Je les ai pas entendus, en tous cas.
Honte à vous Mr Guéant, honte à celui qui vous a nommé et que je ne nommerai pas, et honte à nous si nous continuons à nous taire.
↧