Auparavant « être avec » signifiait, que dans une fête par exemple, le couple, principalement des adolescents, se rencontrait, échangeait quelques baisers et câlins et c'est tout!
Les « éteurs avec » avaient le droit «d 'être » avec d'autres, bien que si les filles qui « étaient avec » passaient à un autre « éteur » elles restaient sur la touche vues comme des filles « étant avec» tout le monde...
Les garçons quant à eux « étaient » vu comme, les surpuissants séducteurs, admirés par les copains, qui arrivaient à « être avec » le maximum de filles.
De là s'ensuivirent les compétitions à savoir lequel « était avec » le plus de filles par soirée.
Les filles « n'étant » pas en reste, se jetèrent dans l'arène.
Elles devinrent les « attrapeuses » se disputant la place à savoir laquelle attirait et « attrapait » le plus de « éteurs avec», soit ; leurs « attrapés ».
Intimidés les garçons, plus réservés, sont passés à la « patate attitude » la patate étant un excellent accompagnement de plat principal, « patater » c'est «être » accompagné, en attendant de pouvoir « être avec » une autre fille.
À mon sens ce mode de relation, sans compromis, est au début comme le jeu du « apprendre » à « fréquenter ».
Tel le fameux jeu d'adolescents de « poire » « pomme » « raisin » « tutti frutti » qui consistait en fermer les yeux alors qu'un autre désignait une personne du groupe avec son doigt sans le nommer et demandait : « quel fruit »!
En fonction du fruit désigné, on devait faire un bisou sur la joue, sur le front, une accolade...le tutti frutti étant LE bisou sur la bouche à peine un petit effleurement qui soulevait d'incommensurables émotions et laissait les joues toutes roses!
Jusque là le « être avec » était un exercice d'apprentissage de l'amour et du choix du partenaire, il restait innocent, et continue à l'être pour nombreux pré-adolescents.
La question est que les « adultéscents » ont tellement aimé le jeu qu'ils en sont restés à « être avec » et en ont fait un sport!
Seulement le « être avec » de « l'adutéscent » ne se limite pas à la petite boum ou à la discothèque, il se prolonge dans la nuit et se termine bien souvent au lit.
D'ailleurs, il finit même par un « salut à plus », parfois sans échange de coordonnées.
Là commence l'angoisse, des « non étant avec » mais des « sérieux fréquenteurs ».
Les uns préfèrent ne même pas donner leur numéro pour éviter l'angoisse de l'expectative frustrante de ne recevoir aucun message.
Les autres y croient encore, et sombrent dans le pessimisme le plus total à regarder l'écran du téléphone en attendant un malheureux petit : « bonjour, tu vas bien? ».
C'est un type de relation, « sexe occasionnel ».
C'est comme une thérapie pour le « étant avec » ce dernier maintenant une posture amorale, sans jugement de valeur, sans pitié pour le « sérieux fréquenteur » qui lui en espérait plus.
Bien souvent le « éteur avec » vit dans un égoïsme total de choix de vie personnel dans lequel il oublie d'informer l'autre de son mode de fonctionnement.
Au cours des dernières décennies l'amour qui représentait la force et la sécurité, qui était une énergie favorisant les plus grandes audaces est devenu une faiblesse entrainant une phobie de la dépendance affective et de la privation de liberté.
Mais aussi le jeu étant si amusant pourquoi se priverait on des occasions, il y a tant d'offre et de demande sur le marché qu'il suffit de se servir; on change de partenaire comme on change de portable, on n'est pas loin du « changer de voiture quand le klaxonne est en panne ».
Toutefois, il arrive que le « être avec » devienne « étant avec ». C'est à dire que le couple de « éteurs » souhaite se revoir, jusqu'à ce qu'ils décident d'assumer leur situation et passent à se « fréquenter ».
Décision qui mérite pour beaucoup un grand rituel, fête, amis, pendaison de crémaillère, tout y passe pour faire savoir au monde que ça y est ! : ils sont des « fréquenteurs ».
Mais voilà que surgissent les complications, force est de reconnaître que nombreux sont ceux qui cumulent des années de « éteur avec » créant une confusion mentale dans la tête du nouveau « fréquenteur ».
Apparaît la peur de se tromper ou d'être trompé, et se pose la fatale question : « à quel moment notre relation est devenue sérieuse? »
Les uns pensent que c'est quand on les a présenté aux amis intimes et à la famille, d'autres que c'est quand ils se sont affichés publiquement se tenant la main....enfin à chacun sa question que diable!...
Toujours est il que la relation est devenue sérieuse quand chacun des partenaires a cessé d'appeler ses « éteurs avec » ou « attrapés » ce qui provoqua une indignation chez ces derniers qui ont souhaité « discuter la relation » ce à quoi les nouveaux « fréquenteurs » ont répondu : « quelle relation on n'a jamais « été » ensembles...
Bon; aujourd'hui on est sûr d'une chose : on « est » ou on « fréquente » mais on ne peut plus « être avec » ni « attraper » !
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