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LA TABLE ET LE LIT ? SANS DEC ? par Jules Elysard

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Ce livre publié en 1972 est composé d’un texte principal intitulé THESES SUR L’INTERNATIONALE SITUATIONNISTE ET SON TEMPS et quelques annexes. La première thèse se formule ainsi, carrément : « L’Internationale situationniste s’est imposée dans un moment de l’histoire universelle comme la pensée de l’effondrement d’un monde ; effondrement qui a maintenant commencé sous nos yeux. » La dernière porte le n° 61 et décrète : « Qui considère la vie de l’I.S. y trouve l’histoire de la révolution. Rien n’a pu la rendre mauvaise. » Entre ces deux thèses, ont été abordés des thèmes comme la pollution et les cadres : « La pollution et le prolétariat sont aujourd’hui les deux côtés concrets de la critique de l’économie politique. » (n° 17) « Les cadres sont aujourd’hui la métamorphose de la petite bourgeoisie urbaine des producteurs indépendants, devenue salariée. (…) Le cadre recommence essentiellement la triste histoire du petit-bourgeois, parce qu’il est pauvre et voudrait faire croire qu’il est reçu chez les riches. » (n° 36) Ces thèses ont souvent l’air d’aphorismes et sont généralement attribuées au commandant Debord, mais il a tenu à ce quelles soient contresignées par son lieutenant, Gianfranco Sanguinetti expulsé de France par décret du ministre de l’Intérieur (1), le 21 juillet 1971. Les annexes sont composées principalement d’un texte intitulé « NOTES POUR SERVIR A L’HISTOIRE DE L’IS (2) DE 1969 A 1971 ». C’est là que le commandant Debord raconte donc une polémique avec la F.A.I. (3), que j’ai la faiblesse de trouver assez savoureuse. Ces anarchistes-là écrivaient donc : « Le situationnisme est né de la fertile fantaisie d’un groupe d’intellectuels qui, en 1957, réunis autour d’une table pour discuter d’art et d’urbanisme, décidèrent d’exploiter leurs contacts culturels pour fonder un mouvement politique pseudo-révolutionnaire… » Et Debord, avec la mauvaise foi et le manque d’humour qui le caractérisent, faisait la remarque suivante : « Voilà bien le crime ! Nous avions donc une table. (…) Ce conclave anarchiste, qui paraît nettement préférer la tribune, ou peut-être la chaire, ignore donc que la plupart probablement des actions humaines, si l’on reconnaît que le lit mérite d’être placé hors concours, se sont toujours passées autour de tables depuis que l’on a inventé cet instrument. » Mais je reconnais volontiers que je partage cette conclusion. (1) Raymond Marcellin (1914-2004), ministre injustement oublié aujourd’hui a tenu le portefeuille de l’Intérieur sans interruption du 31 mai 1968 au 27 février 1974 dans les gouvernements de Georges Pompidou, Maurice Couve de Murville , Jacques Chaban-Delmas (du 22 juin 1969 au 6 juillet 1972) et Pierre Messmer. Il était aussi le maire de Vannes. Mais, à cette époque, le premier flic de France n’aurait pas pu accéder à la Présidence de la République. (2) Il ne s’agit pas de l’Intelligence Service, mais de l’Internationale Situationniste. (3) Je dis bien LA F.A.I., car à il ne s’agit pas d’UN Fournisseur d’Accès Internet, mais de LA Fédération Anarchiste Internationale.

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