Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Est-il encore possible de le sauver ? par Alioth

$
0
0
Je réécris - près de 13 mois après - un commentaire qui porte le même titre avec seulement un mot qui change puisque "la" (*) devient "le" mais le thème est rigoureusement le même : la peine de mort. " Est-il encore possible de le sauver ? " . Je m'en veux d'ailleurs car je me réveille seulement maintenant pour lancer une alerte. Mais, quand rien ne semble changer sur terre, il n'est jamais trop tard pour rassembler ou tenter de réagir contre une décision injuste, surtout lorsque la vie d'un être humain est en jeu. De quoi s'agit-il ? La justice américaine a refusé mardi de gracier Troy Davis, un Noir devenu un symbole de la lutte contre la peine de mort, poussant ses soutiens dans le monde entier à tenter l'impossible à la veille d'une exécution qui semblait inéluctable. "Le comité a refusé sa clémence", a indiqué le comité des grâces de Géorgie (sud-est), où doit être exécutée la sentence. La réunion de ce comité à Atlanta, capitale de cet Etat, était considérée comme la dernière chance pour le condamné de voir sa peine de mort commuée en prison à vie, d'éventuels recours auprès de juridictions locales ou de la Cour suprême n'ayant, selon des experts, que d'infimes chances d'aboutir. Le directeur du Centre d'informations sur la peine de mort (DPIC) juge très peu probable que l'exécution puisse être empêchée, à moins d'un nouvel élément de procédure de dernière minute. "Le comité des grâces était la meilleure chance" de Troy Davis car il "a déjà épuisé la plupart des recours normaux", a estimé Richard Dieter. "Cela n'apparaît pas très bon pour lui mais il y a d'autres affaires qui ont été arrêtées à la 24e heure". L'exécution par injection de Troy Davis, condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier blanc, est programmée aujourd'hui mercredi à 19H00 (23H00 GMT) à la prison de Jackson, en présence de la veuve et des enfants de la victime, malgré des doutes sur sa culpabilité. Davis, 42 ans, a déjà passé 20 ans dans le couloir de la mort et échappé à trois exécutions grâce à de multiples recours judiciaires. La mère de Mark MacPhail, le policier tué en 1989 dans la ville de Savannah, s'est en revanche félicitée de la décision du comité des grâces. "C'est ce que nous voulions", a déclaré Anneliese MacPhail sur la chaîne CNN. "Justice est en train d'être rendue". Interrogée sur la possibilité qu'elle pardonne un jour à Troy Davis, elle a répondu: "Pas encore, peut-être un jour. Je ne sais pas. Maintenant je ne peux pas". La décision du comité des grâces a déclenché une avalanche de critiques, à la mesure du soutien international dont il bénéficie. Présenté par ses partisans comme le prototype du Noir condamné à tort, Davis jouit de l'appui de personnalités comme l'ancien président Jimmy Carter, le pape Benoît XVI ou l'actrice Susan Sarandon et des centaines de manifestations de soutien ont eu lieu dans le monde. "Je suis profondément choqué et déçu de l'incapacité de notre système judiciaire à corriger une grave erreur judiciaire", a déclaré l'avocat de Davis, Brian Kammer. "Il est inconcevable que le comité des grâces ait refusé" d'empêcher l'exécution, a réagi Amnesty International. En France, l'ancien ministre de la Justice Robert Badinter, père de l'abolition de la peine de mort il y a 30 ans, a prévenu: "Si demain on l'exécute, ce sera une tache sur la justice des Etats-Unis". La puissante organisation américaine de défense des droits civils ACLU a appelé à "une grève générale des personnels pénitentiaires en Géorgie" et Amnesty a organisé une manifestation mardi à 19H00 à Atlanta. Des organisations anti-peine de mort ont prévu une veillée. La puissante organisation américaine de défense des droits civils ACLU a appelé à "une grève générale des personnels pénitentiaires en Géorgie" et Amnesty a organisé une manifestation mardi à 19H00 à Atlanta. Des organisations anti-peine de mort ont prévu une veillée. La mère de Mark MacPhail, le policier tué en 1989 dans la ville de Savannah, s'est en revanche félicitée de la décision du comité des grâces. "C'est ce que nous voulions", a déclaré Anneliese MacPhail sur la chaîne CNN. "Justice est en train d'être rendue". Interrogée sur la possibilité qu'elle pardonne un jour à Troy Davis, elle a répondu: "Pas encore, peut-être un jour. Je ne sais pas. Maintenant je ne peux pas". Lors du procès, neuf témoins ont désigné Troy Davis comme l'auteur du coup de feu mais l'arme du crime n'a jamais été retrouvée et aucune empreinte digitale ou ADN n'a été relevée. Depuis, sept témoins se sont retractés. La Cour suprême avait offert au condamné la possibilité, en 2009, de bénéficier d'une nouvelle audience. Plusieurs témoins avaient raconté, sans convaincre le juge fédéral, comment la police les avait persuadés à l'époque de désigner le jeune Noir. L'Etat de Géorgie a procédé à 51 exécutions depuis le rétablissement de la peine de mort aux Etats-Unis en 1976 et seules sept grâces ont été accordées depuis lors. L'acteur américain Morgan Freeman, fervent combattant des discriminations raciales, regrette que le racisme soit "toujours bien vivant" aux Etats-Unis. Il se dit pourtant confiant dans l'avenir et espère que cette haine de l'autre "prendra fin". Lorsque j'écris tout au début de ce texte que " rien n'a vraiment changé", je repense à l'exécution de Caryl Whittier Chessman et à l'époque où j'ai commencé à militer contre la peine de mort. Caryl était né le 27 mai 1921 à Saint-Joseph (Michigan)et il mourut le 2 mai 1960 à la Prison d'État de San Quentin en Californie). Ce condamné à mort américain réussit à l'époque à attirer l’attention de l’opinion publique sur son propre cas, et plus généralement sur la peine de mort aux États-Unis grâce à plusieurs livres qu'il écrivit en prison en attente de son exécution dans la chambre à gaz (qu’il réussit à repousser à plusieurs reprises). Il avait été arrêté en janvier 1948 dans le cadre de plusieurs affaires de vol, de viol et d'enlèvement, connu à l’époque comme étant le « Bandit à la lumière rouge » (surnommé ainsi parce qu'il approchait ses victimes dans des endroits isolés, faisant clignoter une lumière rouge ressemblant à celle utilisée par la police). Chessman signa des aveux qu’il réfuta par la suite, accusant les policiers de les lui avoir extorqués par violence. Or, depuis l’affaire du bébé Lindbergh en 1932, les États-Unis s’étaient dotés l’année suivant la tragédie, d’une législation pénale selon laquelle l'enlèvement avec demande de rançon était considéré comme crime fédéral passible : soit de la prison à vie sans possibilité de libération anticipée, soit de la peine de mort. Le jury n'accorda pas de circonstances atténuantes à Caryl Chessman qui, au moment de son arrestation était en liberté conditionnelle après avoir déjà purgé une peine à la Prison d'État de Folsom. Chessman fut alors condamné à mort. Il s'est écoulé plus d'un demi-siècle depuis l'exécution de Caryl. Le temps a filé...Guerres, massacres, famines, épidémies, inondations, tsunamis... n'ont pas cessé de se succèder. D'autres drames surviendront malheureusement. Il en existe que nous ne pouvons pas empêcher ou difficilement prévoir (dans l'état actuel de nos connaissances), comme les séismes, les ouragans... Mais il existe des massacres que nous pourrions arrêter puisque les hommes en sont tantôt les acteurs, tantôt les observateurs, parfois même les témoins directs. Je fais allusion bien sûr aux conflits armés, aux famines etc... La nuit prochaine, chez moi, le ciel sera totalement étoilé. J'ose espérer qu'une belle étoile veillera sur ce jeune américain - Troy Davis - dont on est pas totalement sûr, à 100 %, de la culpabilité. Lorsque le doute s'installe en nous, on n'a pas le droit de prendre ou de soutenir une décision qui condamne un homme. alioth " J'ai décidé de refuser tout ce qui, de près ou de loin, pour de bonnes ou mauvaises raisons, fait mourir ou justifie qu'on fasse mourir ". Albert Camus NOTA : ce commentaire a été écrit en utilisant notamment les infos fournies par la dépêche AFP et le journal d'Arte du 21-09-2011. (*) http://www.pointscommuns.com/france-inter.fr-commentaire-medias-89788.html

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles