J'ai plein de mots en moi
Qui veulent sortir de mon émoi
Je les entends frapper à la porte
Ils grognent et trépignent sur le paillasson,
Dés que la porte s'entrouvre
Ils dévorent le papier et font couler l'encre
Leurs empruntes indélébiles maculent le lavis
D'arabesques en aldines, les ombres se profilent
La noirceur de l'âme se délit et orne mon chevet
Le buvard absorbe ma substance enluminée,
me laisse vide en transe dans la farandole des lettrines
Et de son abat jour, rabat ma joie
Qui ne dit les mots qu'on sent gratter le papier bulle,
Ne voit sa plume glisser dans le nirvana
Et de tous ses sens éjacule la vie du non dit
Ave César moritari te salutante
Tous ces mots dits m'ôtent la vie
Et ranime la flamme qui coule de tes yeux
Lcm
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