Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

La louve du dancing par Botticella

$
0
0
Sur la piste endiablée des hommes et des femmes Se déchaînent en cadence. L'atmosphère surchauffée Grise les esprits brûlants et s’enivrent les âmes. Les corps qui se déhanchent se frôlent, intimité Se créant sous les spots dorés et argentés. Au plafond coloré l’énorme boule de cristal Tourne très lentement, telle une planète nimbée. Mille faisceaux irradient une lumière idéale. Soudain, une silhouette à la chevelure de feu Si étrange, se faufile au milieu des danseurs. Souple liane elle fait vibrer son corps, et ses yeux Jetant des flammes ivres aux nuances des couleurs. Valse déroutant l’espace et le temps qui dérivent Et flanchent sous les pieds de la salle en émoi. Superbe équilibriste en sa passion si vive Cette muse fatale se contorsionne, se ploie, Se cabre, se plie et virevolte, féline et capiteuse. Scène inattendue d’une hôtesse inconnue Les regards étonnés se concentrent sur l’heureuse Souriant à la vie en cette transe émue. Il l’a vue, reconnue, cette infante sauvage. L’observant tendrement du grand bar surpeuplé L’homme a senti en lui la force d’un ravage Immense, qui le secoue en son cœur si troublé. C’est la première fois que cette louve apparaît Dans le décor pailleté où la musique disco S’enchaîne aux sons plus lents, romantiques ou discrets. Mais déjà il ressent pour elle les violents flots D’une attirance. S’embrasent alors l’être charnel Secrètement animal, exigeant, solitaire Et son cœur bohémien. Ô course de rebelle Glanant le long des routes un destin de chimère ! Sirotant un alcool, s'exacerbe son ivresse. Il scrute les moindres gestes d'une sensible danseuse Aux seins ronds et moulés. Ô sensuelle diablesse Dont les courbes de femme se balancent ! Ô faiseuse De rêve en ses perles et satins, ses reins cambrés Ses jambes fuselées perchées sur la conscience. Son instinct abyssin le pousse à l’inviter Dès les premières notes d’une amoureuse danse Câline, voluptueuse, le portant à flirter. Il imagine cette rive, la serrer contre lui. Voudra t-elle de ses ailes ? Pourra t-elle accepter Cet amour foudroyant qui est né et qui luit ? Ô merveille des soleils quand la passion émerge ! Il savoure déjà cette peau blanche et cette bouche Cette douceur qui coule d'elle, exaltée en des berges Où brûlent les diamants. Ô femme un peu farouche ! Il espère lui voler quelque baiser furtif Dans le cou, sur la joue ou si près de ses lèvres Ourlées, acidulées, inspirant un lascif Et long souffle vers cette biche ! Ô vertige de fièvre ! L'ardeur monte par saccades d'un nomade épris. Il ne peut résister à cette vision si claire D'une magicienne pulpeuse aux fesses rebondies. Sculpturale fée, de lui elle est digne et contraire. Contraste radieux qui pourrait apparaître S'il l'attire contre lui, si vif, au sein du bal. Ces deux coeurs de tziganes sauront se reconnaître Elle, si limpide et blonde, et lui sombre féal. Bohémienne différente, elle est un songe vivant Qui tangue en arabesques dans l'espace conquis. Son visage scintillant veut asperger le temps D'une eau vive dont les vagues sont la mer d'un esprit. Elle roule dans son mystère. S'enorgueillit son sang En des volutes tribales, tempêtes provocantes. Le mirage s'incruste dans ce port étonnant. Parfois elle titube. Ô folie indécente ! L'ombre et la lumière pourront-elles fusionner ? Les errants se bousculent dans ce bruyant chaos. Tant de fougueux rivaux surgissent pour happer Celle qui ne voit rien dans le brouillard si chaud. Puis s'arrête son envol et, lasse, elle s’est assise A une petite table où elle se rafraîchit De nectars très fruités. Son regard de marquise Semble vague et songeur. Mais il pense, ébloui Que cette ondine si singulière l’a envoûté. Il se sent captivé par ses gestes de chat Par cette allure suave, sa façon veloutée D’être. Ô fresque si jolie pour ses yeux ! Ô bras Qu’il veut délicatement saisir pour l’enlacer ! Athlétique, l' homme en ses cheveux noirs, fier gitan Regard qui étincelle, ne peut plus s’arrêter De cueillir la beauté, de respirer le chant Léger et parfumé, de celle qu’il aime déjà. Le hasard a parlé. Ô divine présence ! Rien ne pourrait le faire renoncer. Et là Il va saisir une fleur qui brille de son essence. Botticella

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles