Elle me l’avait bien dit par Marietha

Elle me m’avait bien dit, oui c’est vrai ; elle m’avait prévenue. Si je ne m’arrêtais pas, je risquais de traverser l’océan totalement. La tête collée à la vitre, sans respirer une seul instant de plus qu’il ne le faut. Les oreilles bourdonnantes de sons inachevés et surranés. Et pourtant, je l’ai fais, j’ai pris la route ce matin-là, je l’avais pleinement décidé, en toute état d’inconscience. Délibérément impulsive, et alors ? Ca vous gène ? Moi non. Et puis est-ce que ça vous regarde ? J’ai décidée de noyer ce chagrin, cette peine stérile, cette amertume négligeable mais qui a su un temps, un trop long temps, me voiler la face et celle du monde. Puis j’ai couru, j’ai dévalé la pente enneigée, j’ai glissée, je me suis rattrapée, j’ai glissé de nouveau. Au petit matin, tu étais là, dans une aube nouvelle et ordinaire. Ce que je l’aime ton petit monde ordinaire ! Tu n’as pas de prétention, comme lui, pas de rêves hormis quelques utopies deci-delà, et celles-ci sont au-delà.. Mais tu m’ouvres les bras, et tu souris ; que demander de plus ? Je souris..