Ma crèche africaine par Sablaise1

C’est une crèche en bronze à la cire perdue, il n’en existe pas deux comme elle. Je l’ai rapportée du Burkina Faso où je séjourne régulièrement dans le cadre d’un jumelage-solidarité et chaque année, moi qui ne suis ni croyante ni très portée sur la tradition, j’attends impatiemment le moment de l’installer. Lors de voyages j’ai assisté à la fabrication de statuettes en bronze à la cire perdue du début à la fin. La technique employée est longue et ingénieuse et le procédé entièrement manuel explique qu’on n’obtienne jamais deux créations rigoureusement identiques. Au départ l’artisan sculpte une statuette dans une motte de cire, c’est la phase la plus délicate car les personnages sont de petite taille et parfois très détaillés. Ensuite il entoure sa statuette de cire d’une épaisse couche de terre argileuse dans laquelle il ménage un petit orifice. Il attend que la terre soit durcie, se saisit de l’ensemble avec des pinces et le tient sur un feu l’orifice en bas, la cire s’écoule. L’artisan se retrouve alors avec un moule en creux. Il place l’orifice en haut et y coule du bronze fondu qui vient remplir le moule. Il attend que le bronze ait complètement refroidi pour casser le moule et dégager la statuette qu’il lui reste à polir. Je suis toujours admirative du résultat, de la finesse et de l’expression de tous ces personnages tirés de la vie quotidienne: hommes au travail, femmes portant l’eau ou pilant le mil, enfants, musiciens et danseurs, animaux... La taille des statuettes commence à huit centimètres comme les modestes sujets de ma petite crèche mais peut atteindre dix fois plus. Parmi les plus grandes, certaines sont si originales et si belles qu’on ne parle plus d’artisanat à leur propos mais bien d’art. Ma crèche burkinabé comportait à l’origine l’enfant couché dans un panier, ses parents, le bœuf et l’âne mais aussi un berger avec ses moutons et les trois rois mages accompagnés d’animaux sauvages. Pour compléter le décor j’ai rajouté un palmier d’origine asiatique en guise d’arbre de Noël et une case fabriquée avec un annuaire pages jaunes selon une technique de pliage aussi simple que longue. Voilà je viens de l’installer et je la regarde souvent. Elle m’aide à penser à nos amis lointains qui cette année connaissent de grosses difficultés liées à une pluviométrie insuffisante et, comme si cela ne suffisait pas, viennent de subir une grave catastrophe. Un incendie accidentel a détruit la maternité récemment rénovée et agrandie par nos soins. Plus que jamais mobilisés en ce mois de décembre, nous sommes présents sur divers marchés de Noël pour vendre cadeaux et artisanat au profit de Gourcy, notre ville jumelle. (Ma petite crèche burkinabé, son berger et ses rois mages sont dans ma galerie photos)