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Les Chinois à Paris, les dessins de Rodin et la collection Stein par Rire et aimer

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Ce dimanche matin, "plein" d'art. "Les chinois à Paris" au musée Cernuschi. Un enchantement : un mélange du trait chinois, de la forme japonaise (kakemono), de la minutie asiatique, le tout assaisonné d'un regard occidental. Rien que du beau, du saisissant, un plaisir délicat. Puis Rodin, 300 dessins. Intéressant, certains même sont admirables, quel trait, quelle habileté dans le tracé. Notamment certains collages que je n'avais jamais eu l'occasion d'admirer jusque là. Deux remarques, cependant. La première, c'est que certains dessins (un trait trop pâle sur un papier trop grège) ne méritaient pas d'être exposés parce qu'ils sont quasiment illisibles. D'une manière générale, une impression d'érotisme si violent qu'elle traîne un relent nauséabond de pornographie. Une femme nue, l'intimité largement offerte, bien ça va (je ne connais rien de plus émouvant que "La naissance du monde") mais deux ou trois centaines, même admirablement dessinées, cela finit pas vous donner le sentiment d'un film porno du début du siècle dernier où l'on projetait des sexes féminins en plans fixes. Evidemment, mon opinion fait un peu pépé-la-pudeur mais cela n'a rien à voir avec une quelconque pudibonderie. J'avoue sans complexe(s) être facilement voyeur et exhibitionniste (dans une stricte intimité, rassurez-vous) mais trop c'est trop, même signé Rodin. Cela dit; le trait est génial, il y a des mouvements à la Degas et une réalité du trait que l'on trouve, plus admirable encore, chez le Picasso dessinateur. Ce jeudi matin : aux Galeries nationales du Grand Palais, la collection Stein. Matisse, Picasso, Picabia et bien d'autres dont l'énumération des noms ferait oublier le plaisir que nous (ma soeur et moi) avons eu à les regarder. Que dis-je, regrder ? Mieux, à les boire du regard ! Parmi cette splendeur, une dame en chignon de Toulouse-Lautrec et une dame "très comme il faut" de Cézanne. Ah, le bonheur ! Des Picasso (quel extraordinaire dessinateur, quel peintre, quel compositeur, quel metteur en scène) comme s'il en pleuvait, des débuts (notamment sa période bleue) à ses premiers essais cubistes : une splendeur. A dire vrai, le goût du portrait l'emporte sur mon désir de paysages et il a été vraiment comblé. Une réserve : je ne suis pas un inconditionnel de Matisse. Sa lumière ne me touche que rarement et souvent ses rendus me laissent un sentiment de mollesse. L'exposition d'une grande richesse se déroule sur plusieurs étages et s'ouvre sur une salle dominées par des Picasso à son début : saisissant ! Dans un coin, exalté par son accrochage, un délicieux petit Denis où une mère donne le sein à son enfant, l'une des plus belles oeuvres présentées. A la fin du début de ce parcours, quelques oeuvres d'un peintre dont le nom m'échappe parmi lesquelles une nature morte (un rideau, une table et quelques objets) d'une puissance rare. En deuxième partie, encore des Picasso (un festival) et quelques compositions-portraits de Picabia (dont la délicatesse de trait et la maîtrise presque pudique de la couleur constitueront toujours pour moi un grand moment de caresse visuelle) à vous faire rêver. Bref, une visite qui restera dans ma mémoire où je suis passé d'un enchantement à l'autre, comme ma soeur d'ailleurs. Si vous passez par Paris pour les fêtes (les parisiennes et parisiens sont déjà venus ou ont planifié une visite), le Grand Palais et Cernuschi satisferont votre fringale de beau et d'inattendu. Ah oui, ici comme quasiment dans toutes les expositions qu'il m'a été donné de visiter depuis des années, la même remarque et la même condamnation : les cartels sont rédigés en caractères beaucoup trop petits et affichés toujours trop bas. Un véritable déni de regard dont sont responsables quasiment tous les commissaires d'exposition (ce sont eux, en effet, qui choisissent la taille et la disposition des cartels). Je ne compte plus mes protestations sur les livres d'or. Sans suites et sans respect. Si vous en avez le courage, dans le cas présent, voici une adresse où vous pouvez protester . Peut-être que la multiplication des protestations finira par faire prendre conscience aux responsables que la muséographie s'exprime en un langage qui s'adresse à ceux qui viennent admirer les oeuvres présentées. Bien sûr... et comme toujours... partial, partiel ! Mais comme m'a répondu une amie "pccienne", passionné, sans aucun doute.

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