Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Emmène-moi au septième ciel par Coucou c est ginou

$
0
0
Des fois faut préciser des trucs, c’est comme ça la communication (qu’est toujours, par nature, virtuelle, même IRL, histoire de sémiose illimitée et pour cause que le signe, ce qu’il désigne, inévitablement il en marque l’absence, fruuuuut, le référent est une truite qui vous glisse entre les mots, chaque fois). Donc, non, je ne fais pas de provocation : je trouve vraiment que non, la monogamie c’est pas une valeur en soi, après chacun fait comme il aime, ou comme il peut, mais vrai ça m’interloque toujours les gens qui croient que leur morale, ou leurs accommodements personnels, ont valeur universelle… Non, je ne fais pas de provocation : je ne place pas ma dignité de femme ( !), ou mon indignité, dans telle posture ou telle autre, ferait beau voir qu’à quatre pattes je la perde, et puis quoi ? Me hérisse le poil, la prétention de certain(e)s à juger dégradante telle ou telle forme de sexualité qu’ils ne partagent pas, exactement tout comme les grandes invocations de « la dignité par le travail », je les emmerde, je me sens pas moins digne quand je suis au chômage ou quand je glande sans vergogne. À vrai dire je trouve qu’elle pue un peu, cette notion de dignité, qu’elle sent le moisi et la naphtaline… Oui, à l’odeur du renfermé je préfère l’odeur du plaisir, grand ouvert, sueur salive et foutre, et non, ce n’est pas par provocation que je ricane, lorsqu’on brandit à tout propos l’image de l’obsédé sexuel, la haine du libertinage, la réprobation pseudo-féministe du queutard qui ne pense qu’à ça — quoi, « objet sexuel », quoi ? Dans le désir de l’autre on est toujours l’objet, obscur ou pas, tout petit a, qu’il s’agisse de baise ou de grands sentiments, et ce n’est pas affaire de genre : à chacun(e) de s’occuper de ses fesses, et de tenter d’être sujet de son désir, plutôt que de vouloir éviter d’être objet de désir pour l’autre… Ceux qu’on a tôt fait d’estampiller « obsédés sexuels » me semblent souvent d’un meilleur aloi que les obsédés du sentiment (le sentimentalisme est une addiction sournoise et dure, bien plus que le sexe, m’est avis). Je préfère de loin le dragueur même un brin trivial (rien contre le subtil et drôle, non plus, faut pas exagérer), franc du collier et de la pulsion, prompt au déduit si l’occasion le fait larron. Et plus, si affinités : quoi de plus propice à la tendresse que le plaisir partagé ? Ok, on a le droit de dire : « je veux de l’amour exclusif, du centre-du-monde, du rien-que-toi-et-moi », et aussi le droit d’exiger qu’on vous épargne, fût-ce à son corps défendant, toute jalousie, toute blessure narcissique, toute frustration… y en aura pour accepter le deal — un temps. Mais de là à imaginer qu’il y a plus de morale dans ces exigences que dans l’amour libre… ce n’est pas de la provocation : dans ma morale à moi, la propriété, c’est le vol. Du désir de l’autre (comme du mien, d’ailleurs) je n’ai jamais que l’usufruit. Et réciproquement. Bon, par la même occase je signale que non, c’est pas mon anniversaire aujourd’hui mais merci quand même ☺. J’aime pas tellement les fiches, les dates, les renseignements creux, mais fallait mettre quelque chose. Va pour 90 ans. Après tout je suis vieille et j’ai pas mal vécu, même si depuis que j’ai passé la cinquantaine je m’emploie, lentement mais sûrement, à retomber en enfance. Une seule chose est vraie : j’habite dans les alpes litrophes, source intarissable de chroniques et paradis des groniqueurs, peuplées de poules et de cochons, délibérément hors du temps (aujourd’hui, c’est quasi printanier) mais pas utopiques pour autant. Je m’en vas finir le glaçage de mon pavé au chocolat, bon bout d’an à tous, et bonne bourre.

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles