Des fois faut préciser des trucs, cest comme ça la communication (quest toujours, par nature, virtuelle, même IRL, histoire de sémiose illimitée et pour cause que le signe, ce quil désigne, inévitablement il en marque labsence, fruuuuut, le référent est une truite qui vous glisse entre les mots, chaque fois).
Donc, non, je ne fais pas de provocation : je trouve vraiment que non, la monogamie cest pas une valeur en soi, après chacun fait comme il aime, ou comme il peut, mais vrai ça minterloque toujours les gens qui croient que leur morale, ou leurs accommodements personnels, ont valeur universelle
Non, je ne fais pas de provocation : je ne place pas ma dignité de femme ( !), ou mon indignité, dans telle posture ou telle autre, ferait beau voir quà quatre pattes je la perde, et puis quoi ? Me hérisse le poil, la prétention de certain(e)s à juger dégradante telle ou telle forme de sexualité quils ne partagent pas, exactement tout comme les grandes invocations de « la dignité par le travail », je les emmerde, je me sens pas moins digne quand je suis au chômage ou quand je glande sans vergogne. À vrai dire je trouve quelle pue un peu, cette notion de dignité, quelle sent le moisi et la naphtaline
Oui, à lodeur du renfermé je préfère lodeur du plaisir, grand ouvert, sueur salive et foutre, et non, ce nest pas par provocation que je ricane, lorsquon brandit à tout propos limage de lobsédé sexuel, la haine du libertinage, la réprobation pseudo-féministe du queutard qui ne pense quà ça quoi, « objet sexuel », quoi ? Dans le désir de lautre on est toujours lobjet, obscur ou pas, tout petit a, quil sagisse de baise ou de grands sentiments, et ce nest pas affaire de genre : à chacun(e) de soccuper de ses fesses, et de tenter dêtre sujet de son désir, plutôt que de vouloir éviter dêtre objet de désir pour lautre
Ceux quon a tôt fait destampiller « obsédés sexuels » me semblent souvent dun meilleur aloi que les obsédés du sentiment (le sentimentalisme est une addiction sournoise et dure, bien plus que le sexe, mest avis). Je préfère de loin le dragueur même un brin trivial (rien contre le subtil et drôle, non plus, faut pas exagérer), franc du collier et de la pulsion, prompt au déduit si loccasion le fait larron. Et plus, si affinités : quoi de plus propice à la tendresse que le plaisir partagé ?
Ok, on a le droit de dire : « je veux de lamour exclusif, du centre-du-monde, du rien-que-toi-et-moi », et aussi le droit dexiger quon vous épargne, fût-ce à son corps défendant, toute jalousie, toute blessure narcissique, toute frustration
y en aura pour accepter le deal un temps. Mais de là à imaginer quil y a plus de morale dans ces exigences que dans lamour libre
ce nest pas de la provocation : dans ma morale à moi, la propriété, cest le vol. Du désir de lautre (comme du mien, dailleurs) je nai jamais que lusufruit. Et réciproquement.
Bon, par la même occase je signale que non, cest pas mon anniversaire aujourdhui mais merci quand même ☺. Jaime pas tellement les fiches, les dates, les renseignements creux, mais fallait mettre quelque chose. Va pour 90 ans. Après tout je suis vieille et jai pas mal vécu, même si depuis que jai passé la cinquantaine je memploie, lentement mais sûrement, à retomber en enfance.
Une seule chose est vraie : jhabite dans les alpes litrophes, source intarissable de chroniques et paradis des groniqueurs, peuplées de poules et de cochons, délibérément hors du temps (aujourdhui, cest quasi printanier) mais pas utopiques pour autant. Je men vas finir le glaçage de mon pavé au chocolat, bon bout dan à tous, et bonne bourre.
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