En une seconde, le 31 décembre 2010 à 23 :59 :59, ou bien le 1er janvier 2011 à 00 :00 :00,
tout en levant le verre à la santé de tous mes amis qui se trouvaient là, hé bien en une seconde, je me suis donné une résolution :
JE NE FERAI RIEN EN 2011 QUE JE NAURAI PAS VOULU MOI-MEME.
Ou bien, pour dire autrement :
Que je me laisserais imposer par dautres.
Alors, tout lan 2011, jai dit oui à ceux à qui javais envie de dire oui, non à ceux à qui javais envie de dire non. Me disait-on « tu viens ? », je répondais oui, je répondais non. Me disais-je « veux-tu aller ci, veux-tu aller là ? », je répondais ci, je répondais ça.
Me disait-on « tu maimes ? », je répondais oui, je répondais non. Si cétait « oui », les mots couraient sur les peaux approchées ; si cétait « non », les mots explosés se délitaient entre fronts butés sur des lointains injouables.
Me disais-je « je laime ? », jen poursuivais la recherche, ou en supprimait net lexercice. (Bon daccord, je schématise, parce que parfois jhésite)
Or donc, jai tenu ma résolution jusquau 31 décembre 2011.
Et là, hier soir, jai succombé.
Je men veux, je men veux.
Ma cohorte damis ma invité. Ils m'aiment, je ne sais pourquoi ; je les aime, je ne sais pourquoi.
Je néprouvais que le désir de manger un uf à la coque tout seul chez moi (mouillette beurrée, fine râclure de truffe, sel de Guérande, ah, ce moment si précis, dur et tendre où lon perce sans imaginer à lavance les débordements !)
Je ne suis pas parvenu à leur dire que je préférais ce soir mon uf solo à leur invitation damitié. Cela me semblait impossible à leur dire. Jy suis allé, cétait convivial, rigolo et vivant.
Mais
Je nétais quà demi riant du string de mon ami C. sous son kilt de déguisement écossais.
Je men veux, je men veux.
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