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Je marche, native et sereine,
hauts mes amours les allées larges et hautes plaquées de feuillus frissonnnants dans un givre
sans fin montrant des reliefs d'aventures et des visages fêtant l'inadmissible des choeurs aux
coins des rues deshéritées, mais moi, m'est permis de monter deux à deux deux à trois tous
tes escaliers traîner le velours rouge cerise bousculer ton vestibule peuplé d'acanthes lys blancs
oiseaux à voix pour te trouver là, dans la pièce chesterfield et t'aimer tout mon saoul sous une
fenêtre ouverte sur le ru,
en nos bouches ouvertes nous attrapons en riant le ciel délicieux et maudissons toutes les
divinités les plus divines quand sur nos langues fondent de délicats flocons de neige, nus
veloutés nos gestes, sans fiel sans amertume mais beaucoup de plaisirs,
plaisir encore d'apercevoir depuis le pont vert le haut de cette tour ta fenêtre parfois ouverte
d'où tu me regardes me souris d'orphée, passant ta main sur ton menton, je reviens ce soir
traçant les réverbères blafards sans fard que ma joie au coeur de courir dans l'hiver notre
printemps, dessiner à dessein l'orgie d'un or noir qui coule aux heures creuses de nuit fière en
règne sur le fleuve qui charrie des limailles d'acier entre des bouquets de parisettes, émerge
alors tubéreuse ta vie dressée ton désir, le temps coulant des heures en fonte, celles-là mêmes
intimant de nous habiter sans fin en récits proches à nous réciter sans doutes l'habit de nos
peaux, effeuiller le désir chuchoter notre ramage...
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