Les amours épistolaires ont connu dans la litterature des moments de la plus haute volée.
Qu'elles soient réelles, Eloise et Abelard, Sand et Chopin,
ou mise en scène, Les liaisons dangereuses.
A sens unique toute la poésie galante en est, pensez à Cyrano de Bergerac.
Mais ça commence dés l'école, les petits mots qu'on se passe de table en pupitre, sous un cahier ou dans une trousse.
Avec les réseaux de communications électroniques, communément appelé Internet, le genre connait, disons, un certain développement.
Nous voilà introduit dans le contexte du texte,
Cette chanson évoque justement bien ce qu'on éprouve, à aimer par ses mots,
l'envoutement, lent et inexorable, de ce miroir, lointain, trouble,
tendu par monts et par vaux, à nous, par nous, et en nous,
d'un aimant vers un aimé.
Citons cette magnifique chanson afin qu'elle éclaire les points cardinaux de la carte du tendre...
"Je t'écris des mots purs"
On n'écrit pas son amour pour rien. On ne lance pas des vaisseaux déjà à moitié en feu, si on ne se croit pas aux limites de la vie, de sa propre existence.
"Si le facteur assure"
Que ce soit par la séparation de l'être aimé, ou désiré, l'incertitude des sentiments de l'autre, ou par la mutilation, l'emprisonnement...
ce que les mots doivent accomplir quand on les envoie vers ce destin incertain est toujours impossible.
Mais déjà au moins qu'elle arrive, cette missive impensable.
"J'ai gommé les ratures"
Qui n'a jamais vu la scéne dans un film, ou un théatre, d'une lettre maintes fois recommencée, froissée, recopiée.
Comment lui dire ? Que lui dire ? Se livrer , se retenir ? D'abord ceci ou encore celà ?
Bref, qu'on soit prince ou mendiant, on tirera de son sang les lettres d'un pacte éternel, ou on fera des "copier-coller".
"je ne suis pas vraiment sure"
Celui ou celle qui sonde son coeur pour faire avancer sa plume est à genoux devant des sentiments, des désirs qui le dépassent, qu'il porte mais qui appartiennent autant au destinataire, qu'à lui, elle mème.
Du moins on l'espère ; on espère ne pas être seul face à ces profondeurs abyssales, ou selon les cas, l'immensité de l'univers, dans laquelle résonne le battement de son coeur.
Vous voilà prévenus pauvres internautes ! Innocents esquifs de chairs et de sang imprudement lancés sur les flots électroniques, la magie d'internet,
pour y trouver l'improbable inconnu.
Un jour, peut-être, vous écouterez cette chanson ému à nouveau par ces
"Quelques instants volés, qui se sont envolés"
et caresserez la main ridée dont la plume vous a touché,
vous sourirez aux yeux qui vous ont lu tendrement.
Nota bene :
Paroles de Liane Foly et Viennet,
musique de Manoukian celui de la Nouvelle Star - Il m'en devient plus sympathique.
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