"Il était une fois en Anatolie" de Nuri Bilge Ceylan n'est pas un film banal, pas le road-movie que j'imaginais vraiment voir.
C'est une oeuvre qui prend son temps, tout le temps nécessaire pour rentrer dans ce Pays, cette ambiance, ces personnages et leur culture, ces vies parfois toutes bêtes qui s'égrainent au fil du vent, du froid, de la dureté de cette nature qui les mange un peu plus tous les jours.
Ce film montre avec sensibilité, par petites touches comment les protagonistes ressentent la fuite tragique du temps, de leur vie passée et surtout de leurs illusions, à travers cette quête interminable d'un cadavre.
Le cadavre... Un prétexte, une énigme insoluble dans la poussière de cette contrée aride, rugueuse, désolée comme ses habitants, sans doute.
Ces impressions qui se révèlent tout au long des dialogues, ces regards captés, gros plans serrés, sur la tempête qui souffle dans les crânes, tous ces remous qui vous secouent l'âme, tels les mouvements de la steppe environnante.
Les images sont très belles, la caméra fluide avec les lumières feutrées de flammes omniprésentes sur une mise en scène superbement ficelée par Nuri Bilge Ceylan, qui n'oublie jamais de nous faire sourire lorsque la vie bégaie malgré tout, sur les nids de poule de ces routes poussiéreuses.
Un film remarquable... Long, lent et puissant ... comme peut l'être le réveil d'une conscience.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19252548&cfilm=191041.html
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