Cessez de minterboliser, pesta Cunégonde de la Ribaudière en racontant son aventure de la veille pour regagner ses pénates :
« Hier soir, après une délicieuse étreinte avec mister vingt-cinq centimètres (seules les grandes pointures mintéressent), je décidai, pleine de bravitude, daffronter la nuit noire et de regagner à pied mon château hanté. En effet jai toujours été attirée par les sciences occultes et jai donc fait, il y a deux ans lacquisition de ce manoir qui, sans aucun pinaillage possible, est le plus hanté de la région. Effectivement jaccueille tous les soirs esprits et fantômes dans ce lieu extraordinaire et les séances de magie noire me procurent parfois quelques phosphènes : cest le prix à payer pour les visions extra-lucides
En chemin japerçus tout à coup un scintillement, que dis-je, un mini feu dartifices éblouissant ! Je mapprochai, curieuse et intriguée, et là je ne vous dis pas ma stupeur en apercevant mes fantômes bienaimés revêtus de robes multicolores et clignotantes. Ils sétaient sans doute accordé cette sortie extra muros pour prouver leur existence aux nihilistes en tout genre
.Je les ai surpris en plein jeu de devinettes : à linstant où je passais, il fallait quils trouvent lauteur de la citation : « Ah ! Cest quelles voient si bien, les femmes, en une seconde, la chose quon naurait pas dû laisser traîner ! »
Moi je connaissais la réponse, je leur ai donc soufflé à voix basse et sans me montrer : Sacha Guitry, histoire de semer le doute dans leur esprit d Esprits !
Une fois couchée dans mon lit à baldaquin, je me suis mise à savourer longuement le plaisir de mêtre moi aussi glissée dans la peau dun fantôme et je me suis demandé si ce plaisir là nétait pas encore plus intense que celui ressenti avec mister ving-cinq centimètres ! »
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