Pauline, de sa baignoire, vit le rat arriver. Cette apparition interrompit brusquement les douceurs sensuelles quelle se prodiguait : Hélas son amant Ivan Tourgueniev était plus occupé à populariser la philosophie nihiliste quà la combler de caresses.
-Va-t-il minterboliser, celui-là, au point où jen suis ? Ou bien va-t-il recevoir le coup de pied occulte que son impudence mérite, saleté !
Avec une hardiesse désinvolte le rat reluquait sa poitrine, il était obsédé, hanté par ces seins mouvants, boucliers provoquants armés de pointes roses. Sa queue de vingt-cinq centimètres battait convulsivement le plancher.
Pauline de son côté était fascinée par cet organe puissant et nerveux. Ah : cest quelles voient si bien, les femmes, en une seconde, la chose que lon naurait pas dû laisser traîner ! Un explosif fantasme détreinte avec la bête lui traversa lesprit. Au bord de la pâmoison, elle se frotta les yeux pour en chasser daveuglants phosphènes ; mais rassemblant toute la royale bravitude de sa morale intrinsèque, sans pinaillage excessif sur sa nudité, elle courut quérir un balai pour attaquer le rat :
-Je suis une femme honnête, moi !
-Vive lhédonisme !
Couina-t-il, sous forme de dernière provocation, senfuyant en ses pénates souterrains.
Demain sera un autre jour.
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