Amour à vif
À l'intérieur de toi
Les puits de la mémoire
Leurs parois millénaires
Où résonnent l'Histoire
Les vies écartelées
Le manque à vivre, le froid
N'aurais-tu vécu que pour cela ?
Cette descente aux enfers
Qui n'en finit pas
L'horreur sans compter
Les nuits privées d'étoiles
Toute réalité dévoyée
Par les décideurs obscènes
Livrant l'âme des peuples au néant
Sacrifiés sur l'autel des marchés
Tandis qu'on boursicote et mégote
Sévissent la misère, la terreur
Depuis des mois règne en Syrie l'infamie
Ce sont nos soeurs, nos frères qu'on assassine
Le prolongement de nous-mêmes
A Homs, les rires des enfants n'ont plus cours
Les arbres sont en quête d'oiseaux
D'amour intense
Que tant d'humains bafouent
Alors qu'aimer, revient à ne pas oublier
La douceur d'une joue, bercée d'azur
Baume frôlant l'indicible
Dans la distance estimée
De l'autre, son mystère
Ô joues, ô clairières entrevues
Orées délicates, papillons vibrant
D'innocence, pour un baiser
Première neige, pianotant sur l'étang
Sa laine vierge
Peuplier mordillant le ciel
D'amour à vif !
Et si seulement une main
Sur tes joues ( celles de toute créature à travers toi ),
Lissait, grain à grain
L'unité retrouvée, d'un monde sans peur
Ni reproches
Une main, creusée d'invincible tendresse
Fleurissant sur ton visage, des soleils
Un chant d'amour
Tes mots seraient :
-Je n'ai pas vécu en vain.
V.
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