Jai vu de longs ruisseaux dont les berges shabillent
Dherbes tendres aux flancs et de langueurs sans fin.
De pâles odalisques au teint de séraphin,
Oh, jai vu des printemps qui trottent et babillent.
Des champs pleins du labeur sous les coups entêtés,
Du fléau, prendre un feu, couleur jaune des pommes
Et les seins blancs et lourds offerts aux mains des hommes.
Je veux te raconter. Oh, jai vu des étés !
Des soirs doux et tremblants, lattente monotone
Où lalcyon heureux niché au creux des nuits,
Quand bien même les pleurs, les chagrins, les ennuis
Sur ta nuque sendort... triste quand vient lautomne.
Quand le soleil éteint se couche sous les fleurs,
De ma main caressant lâme lasse des pierres,
Alors, je me souviens que lhiver aux paupières
Creuse le lourd sillon où dorment les douleurs.
Mais, lorsquun amour tremble, un fruit mûr sur sa branche
Tombe ! Et quau ciel changeant scintille un citron dor,
Mon Dieu, il semble quau berceau où lenfant dort,
Le jour sombre déjà et la terre sépanche.
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