Depuis enfant, j'ai toujours détesté faire semblant, jouer la comédie, faire partie de la société.
Je me dis qu'un jour, je partirai en pleine mer, je déploierai les voiles de mon bateau, je regarderai par delà les vagues, je fixerai l'horizon, mon unique raison sera de survivre à une tempête, j'en sortirai indemne, je me retrouverai heureux comme un enfant.
Ma collègue Noémie me tapote sur l'épaule 'alors Jimmy, ça va ? on va au pot ?'
"ben oui j'ai carrément trop faim" je beugle
"Je sais, le point s'est éternisé avec les architectes'
Ce que j'aime bien dans les pots de départ, c'est que tout le monde est là pour se goinfrer, mais personne ne le dit tout fort.
Sur les 50 personnes présentes, je n'en connais que deux, je lâche un sourire timide et je me dis qu'il faut que je trouve une place stratégique pour me gaver comme un cochon, pas de chance, il y a plein de monde, et j'arrive avec un courage sans nom à attraper deux Pringles au gout barbecue.
J'observe du coin de l'oeil la jolie Anne, l'amie de Noémie, et je remarque que ses yeux sont finement maquillés, et je me dis que j'aimerais bien vivre une histoire d'amour avec elle, une histoire d'au moins deux mois, qui nous mènera dans des endroits de folie, comme l'ikea de paris nord, où on se disputera pour une lampe de la dernière gamme Stranne en vogue, dans le Leclerc de l'Isle Adam du côté du rayon 'fromages à la coupe' ou à la foire du trône à la recherche d'un vendeur de Churros.
Anne m'ignore totalement quand elle remplit son assiette au buffet, je perçois furtivement son parfum, cela me donne envie de prendre le large et je dis à Anne comme ça "Anne tu as le pied marin ?"
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