Manifeste pour une utilisation raisonnée de notre planète par Idzig

J’aimerai faire un commentaire sur le comportement prédateur de l’homme pour notre belle planète. Ayant publié quelques photos sur le Chili, il serait ingrat de ma part d’en rester là, et de pas dire quelques mots à propos du ravage que provoque l’industrie du saumon dans ce pays. Ce n’est pas parce que la pêche touristique y est bien agréable, et que de nombreux pêcheurs amateurs comme moi ont eu la chance d’aller y trainer leur canne, qu’il ne faut s’insurger contre le monde outrancier de l’industrialisation et de l’argent. Au Chili, aujourd’hui la production du saumon industriel en ferme marine tue, et détruit l’écosystème de cette région du monde. C’est dans ce royaume des produits de la mer à Chiloé notamment que les élevages de saumon ont commencé à s’installer dans les années 80. Petit à petit, les cages à saumons, le Salar de l’Atlantique et le Coho du Pacifique Nord, ont colonisé toutes les baies, tous les fjords et autres côtes abritées de cette région côtière de la Patagonie chilienne. Sous l’impulsion d’investisseurs chiliens et norvégiens, le Chili est devenu, en quelques années, l’un des plus grands pays aquacoles du monde. Dès la fin de l’année 2007, une maladie a touché les élevages à Chiloé, mais personne n’en a tenu compte. Tirerons-nous un jour profit de nos mauvaises expériences d’apprentis sorciers ? Qui n’a pas entendu parler des grossières erreurs de nos producteurs de porc bretons autour des années 80 ? lesquels aujourd’hui nous apportent des algues vertes sur les plages bretonnes et font fuir le tourisme, et nuisent à la petite pêche et à la cueillette ? Au Chili, la maladie (ISA) est bien ancrée aujourd’hui, et l’on commence à parler à peine de production raisonnée. Les Norvégiens, eux, après avoir contribué à dénaturer les fiords chiliens, sont partis voir ailleurs et commencent à explorer d’autres territoires comme actuellement en réflexion à Saint-Pierre et Miquelon. Des milliers ouvriers piscicoles ont été mis au chômage, il a eu de nombreuses manifestations. Le gouvernement chilien commence 0 peine à prendre l’affaire au sérieux. • la pollution par les déjections des poissons d'élevage, les aliments qui leurs sont distribués, les antibiotiques injectés, les colorants nécessaires a ce les saumons soient plus roses orangés, ont entrainé la modification de l’écosystème côtier, et ont favorisé le développement comme en Bretagne, d’algues vertes. L ’ISA s’est répandu dans tout le milieu naturel des 4000 Kms de littoral chilien. Des milliers de saumons d’élevage s’échappent chaque année et mettent en péril les poissons sauvages à qui ils transmettent leurs parasites. • Tout ceci n’a pas été sans conséquence sur l’activité des petits pêcheurs artisanaux, et la collecte de ressources alimentaires traditionnelles. • Enfin l’industrie du tourisme a été touchée, puisqu’il n’est plus possible aujourd’hui de pêcher au Chili un poisson sauvage, sans être sûr qu’il n’est pas contaminé. Alors voila, une nouvelle fois ce que peut faire l’homme et l’argent pour la planète, l’histoire se répète, et comme disait je ne sais plus qui, à force de bien connaitre les hommes, on aime d’avantage son chien. Pourvu que nous soyons un jour suffisamment nombreux pour nous indigner et faire bouger les choses. « Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants. » Antoine de Saint-Exupéry