- Quoi ? encore deux paquets, il y en a déjà un entier dans la soupière sur le buffet...
C'est Julio qui pousse son cri quand je reviens avec dans mon sac mes bonbons favoris... les caramels au sel de Guérande...
Si on ne peut plus se faire plaisir,... en plus que je n'aime pas manquer... la vie risque de devenir terne... et puis, si les caramels, c'est le sel de ma vie... Où est le mal ?... J'ai pas de cholestérol, pas de triglycérides, pas de diabète... un vrai sang de vingt ans...
Et puis zut, je fais c'que j'veux ! ! !...
Bien sûr, vous vous en fichez, et moi aussi...
Hier, donc... Julio était parti au loto de "l'âge d'or", oui, c'est comme ça que s'appelle le club des anciens dans cette petite ville où nous avons choisi de passer notre retraite....
Quand il est parti, je faisais une petite siestounette devant la télé,... je n'avais pas envie de me retrouver au milieu de tout ce monde...
J'avais juste envie de coccooner à la maison.
C'est là que m'est venue cette envie fulgurante d'un caramel...
Je suis allée soulever le couvercle de la soupière-bonbonnière, et me suis réinstallée dans mon fauteuil, les jambes sur le pouf pour me délecter de ce doux moment pour savourer mon caramel...
Je l'ai mis en bouche,... il était un peu dur,... je l'ai suçoté un peu pour le ramollir, le passant d'un côté à l'autre de ma bouche, puis trouvant que ça n'allait pas assez vite, J'ai planté mes dents d'un grand coup de mâchoire dans le récalcitrant...
Quand j'ai desserré les dents, mon caramel meurtri par ma brutalité, a entrainé avec lui mon "bridge haut gauche", qui est resté planté dans le caramel... me laissant quelque peu édentée...
J'ai couru à la salle de bains pour le rincer et l'ai remis en place... restait plus qu'à m'habiller pour trouver le dentiste qui effectuerait le recollement...
J'ai fermé la porte d'entrée et sauté dans ma voiture pour aller à mon habituel cabinet dentaire.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, ma dentiste est en vacances aux sports d'hiver, et apparemment ses deux collaborateurs avaient fermé le cabinet dentaire, faute de patients sans doute...
En ces périodes de vacances scolaires, personne n'est sensé avoir mal aux dents.
J'ai dû aller au village, trois kilomètres, à l'office du tourisme pour savoir où trouver l'homme de l'art qui me rendrait mon intégralité buccale...
C'était mon jour de chance, après une heure d'attente dans son salon, un jeune dentiste a replacé l'objet du délit dans ma bouche, et soixante quinze euros plus tard, j'ai enfin pu desserrer les dents, sans risquer de me retrouver berchue*...
Julio sortait juste de son loto quand j'ai rejoins ma voiture sur le parking, étonné de me trouver là, moi qui ne voulais pas sortir...
Quand je lui ai expliqué, sa question a été, -"Mais qu'est-ce que nous allons faire de tous ces caramels ?"
et puis goguenard : - "Je t'avais pourtant bien dit qu'il fallait les sucer"..
-Je n'en fout, dorénavant je ne mangerai que des chamallows
*Berchue : en patois savoyard = édentée
Capucine7434 24/02/2012
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