NonaPrésident par Jules Félix

Dans le flux de l’actualité, vous avez peut-être entendu que l’ancien Président sud-africain Nelson Mandela avait été hospitalisé du 25 au 26 février 2012. Apparemment, ses jours ne sont pas en danger et sa santé semblerait robuste. Enfin, je croise les doigts. Nelson Mandela, c’est tout un symbole de l’extraordinaire endurance dans le combat pour la démocratie et surtout contre la discrimination en Afrique du Sud. Un sage, probablement le plus grand sage encore vivant sur cette planète, le père des peuples. Un vrai petit père des peuples. Son âge ? Déjà quatre-vingt-treize ans et demi. Il faut dire qu’il en a passé vingt-sept en prison, ce qui en fait finalement (ben oui, je soustrais) soixante-six ans, c’est honnête, ce n’est pas le diable. Mais deux jours avant, l’information sonnait étrangement pareil pour un autre vieux de la vieille : Ahmed Ben Bella était hospitalisé puis s’en serait sorti sans trop complication respiratoire. Son âge ? Quatre-vingt-quinze ans. J’avais appris que le premier Président algérien était encore vivant quand le candidat favori à l’élection présidentielle française l’avait rencontré le 8 décembre 2010. À l’époque, d’ailleurs, il n’était pas le favori. Ben Bella : http://www.pointscommuns.com/ahmed-ben-bella-commentaire-lecture-92773.html En recherchant un peu plus les infos, j’ai appris que Ben Bella avait été transféré dans un hôpital parisien le 4 janvier 2012, et pas tout seul puisque son collègue et successeur Chadli Bendjedid, Président algérien du 7 février 1979 au 11 janvier 1992, était hospitalisé pour un cancer lui aussi à Paris depuis la fin décembre 2011. Lui n’a que… quatre-vingt-deux ans et demi. Entre parenthèses, entre Ben Bella et Chadli Bendjedid, il y a eu… Boumediene, qui a pris le pouvoir de façon peu démocratique entre le 19 juin 1965 et le 27 décembre 1978. Ce que je ne savais pas, c’est qu’il était très jeune : né le 23 août 1932, il n’avait pas encore trente-trois ans lorsqu’il s’est emparé du pouvoir et il est mort à quarante-six ans d’une maladie du sang (certains ont évoqué un empoisonnement au lithium par des agents irakiens). Proche du Président algérien actuel, Bouteflika, lui aussi régulièrement hospitalisé en France (cela a même suscité des polémiques : au Val-de-Grâce du 26 novembre au 17 décembre 2005, le 20 avril 2006 et le 14 septembre 2011), Ben Bella avait été hospitalisé le 3 janvier 2012 à Alger avant d’être transféré à Paris. Autre ancien responsable de l’État algérien, Abdelhamid Mehri, avait été admis aussi aux urgences à Alger la première semaine de janvier 2012 et a succombé le 30 janvier 2012. Né le 3 avril 1926, il avait été le 19 septembre 1958 ministre des Affaires nord-africaines, puis des Affaires sociales le 18 janvier 1960 (jusqu’au 9 août 1961), ministre de l’Information et de la culture le 9 mars 1979 (jusqu’en 1980), puis secrétaire général du FLN le 29 octobre 1988 (jusqu’en 1996), aux pires moments de la guerre civile. Il y a quelques jours, il y a eu de nombreuses rumeurs sur l’état très critique de Ben Bella. El Watan (quotidien algérien indépendant) avait même annoncé sa mort le 22 février 2012. Après avoir quitté Paris le 20 février 2012, il avait été de nouveau hospitalisé à Alger du 21 au 22 février 2012, « mais il est maintenant rentré chez lui à Alger où il se repose » selon un proche. Eh bien, comme pour Mandela, je lui souhaite tout le repos qu’il peut… Dernière minute... "MANDELA : les autorités sud-africaines sont en train de réfléchir à la mise en place d’une stratégie claire de communication concernant l’état de santé de Nelson Mandela" (28/02/2012 à 12h15).