« La foule, comme les femmes, est faite pour être violée »
Ô truculences
Cette injonction faite à lui-même et pour épater la galerie ne restera pas vaine !
Lénergique pensée du Duce, qui pourrait sappliquer aussi à tous ses petits copains, ouvre ainsi le premier chapitre dun livre consacré en presque totalité aux turpitudes intimes de bêtes féroces.
Inspirez ! Ouvrez les fenêtres puis descendez en apnée dans les odeurs de stupre, assistez sans vergogne aux frasques dun Benito, qui, de jeune loqueteux bredouillant et éconduit, devint mâle dominant, sanguin, bagarreur et brutal, dune vigueur sexuelle hors du commun, se plaisant à incarner la statuaire dun nouveau César...
Tour à tour chevauchant torse nu les équidés devant les photographes ou les jeunes femmes dans lintimité des boudoirs, il s'affiche aussi prompt à dégainer son revolver lorsquon le refuse en mariage (lors de sa demande à Rachel, sa future officielle : plus original que lanneau dans un écrin !
) que son pistolet-gicleur-à-moustaches pour de continuelles lubriques immolations.
Dépucelant, troussant et retroussant, faisant reluire avec une constance presque sacerdotale et mieux quun vaporetto tous les intérieurs romains, cest un vivier continu quil lui faut : « Jen prenais 4 par jours, il y a même une période où javais 14 maîtresses, et je les prenais lune après lautre »
Sil nétait par ailleurs ce triste pitre que lhistoire et les consciences abhorrent, on serait presque tenté de lui élever un monument à la gloire de Priape.
Des tas de chairs secouées par ce pilon dévastateur deux visages en relief :
Dabord Angelica Balabanof, féministe, éducatrice de haut vol en socialisme, au physique grossier, aînée qui le domine largement intellectuellement (et que nous retrouverons dans lentourage de Lénine-Chap II), sa formatrice pendant dix ans en presque tout et possédant limmense vertu davoir toujours su garder un ascendant dont il parle en termes élogieux.
Puis Margharita Sarfatti, la belle journaliste vénitienne qui le finance aveuglément, un soutien pécunier et moral sans faille.
Mais avançons, avançons
la fréquentation de ce grotesque animal à trompe pourrait écoeurer rapidement.
Lorsque le vent tourne enfin, le triomphateur vieillissant, usé par la fatigue, le travail, ravagé par les abattements dépressifs tombera réellement amoureux à cinquante ans dune belle et très jeune cadette qui laccompagne dans la déchéance et la mort.
Sil saute encore parfois sur tout ce qui bouge, le cur ny est plus tout à fait, et, lorsque sa Clara est indisposée au moins on reste en famille : cest sa sur Myriam qui déguste.
Grandiloquence et puérilité toujours marchant de pair, lui qui jeune connu la détention, ce sont maintenant de graves problèmes de rétention qui le hantent :
« Mais tu penses à moi tout le temps ? chaque heure chaque instant ? Et aussi quand tu fais pipi ? »
« J'ai besoin d'une femme qui me dise va faire pipi, parce que sinon je garde le pipi jusqu'à 2 ou 3 heures, et j'oublie d'y aller
Et si elle était là et quelle faisait avec moi, ça ne serait pas mignon ?»
Considérations oubliées des manuels historiques !
Déclarations de guerres intimes et mondiales, lamour de Clara létouffe.
Revers, stupeurs, mort dun fils aimé, destitution : alea jacta est.
Un dernier petit tour à deux sur le manège dune colonne blindée de gentils SS en pleine fuite, pan pan pan
et rideau Benito ! Ouf !
Bref, on arrive à la centième page totalement exténué, des douleurs au bas ventre, et, si lon est seul, on devient presque heureux de navoir quiconque à satisfaire à ses côtés
on se demande alors pourquoi lon sest inscrit sur pcc
Quelques semaines de retraite à lisolement dune cellule monastique vous feront peut-être récupérer.
Un chouette conseil de lecture de la part de nos modérateurs adorés qui, paradoxalement, ne vous incitera pas à vous abonner, les bourses resteront bien pleines, et, en vertu des conséquences sus-décrites, risque de réduire sérieusement le nombre de profils ici-bas.
PS : citée assez brièvement, Ida Dalser (avec qui il eut un fils quil fut forcé de reconnaître) dont il narriva à se débarrasser définitivement quune fois au pouvoir, en la faisant interner. Tragédie dans la tragédie et objet dun très très beau film de Marco Belloccio en 2009 : « Vincere »
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